L’épaississement de la cataracte est une conséquence fréquente du vieillissement. Malgré le peu de risques qu’elle représente, l’opération qui en découle est parfois déclinée par les patients, qui considèrent que l’impact sur leur vie quotidienne n’est pas suffisamment élevé pour nécessiter un recours à la chirurgie. Mais un groupe de chercheurs australiens a tenté de quantifier l’amélioration de la vue relative à cette opération, notamment dans le cadre de la conduite d’un véhicule. Résultat ? Une baisse des incidents évités de justesse et des accidents de 48 %.
Une opération bien maîtrisée en France
La cataracte est une pathologie très fréquente, qui repose essentiellement sur le diagnostic de l’acuité visuelle. Elle peut être liée à l’âge mais peut aussi s’avérer congénitale, résulter d’une inflammation, d’un diabète, d’une rétinite ou encore d’un traumatisme oculaire.
Ce trouble de la vision survient lorsque le cristallin, lentille convergente et transparente à l’intérieur de l’oeil, s’opacifie, entraînant une baisse des rayons lumineux pouvant pénétrer la rétine et réduisant ainsi la vision. La cataracte toucherait près de deux personnes sur trois après l’âge de 85 ans, et en France, c’est près de 600 000 patients qui sont opérés chaque année.
L’opération, simple et rapide, consiste en l’incision du sac cristallin pour introduire une petite sonde à ultrasons qui désagrège et aspire les dépôts opaques à l’intérieur de l’oeil. Pour réaliser l’intervention, les chirurgiens réalisent deux opérations successives, une par oeil, pour améliorer l’acuité des patients et faciliter des activités comme la lecture ou la conduite.
Bien que récurrente, l’opération de la cataracte n’est plus vraiment redoutée aujourd’hui : en effet, elle est peu risquée, et de nos jours bien maîtrisée par les chirurgiens. Malgré cela, et le confort visuel retrouvé, certains patients la jugent superflue, et l’intervention, qui n’est jamais obligatoire mais vivement conseillée, est ainsi souvent passée aux oubliettes pour de nombreuses personnes atteintes. Pour mieux comprendre les avantages réels apportés par cette opération, des chercheurs australiens ont réalisé une série de tests, afin d’évaluer les progrès réalisés par les patients à la suite de leurs opérations successives.
Des résultats encourageants
C’est l’ophtalmologue Jonathan Ng, accompagné de ses collègues de l’université d’Australie-Occidentale, qui a réalisé cette étude pour mieux comprendre les réels avantages à accepter une chirurgie de la cataracte. Leur méthode était simple : ils voulaient tester la performance au volant de 44 patients avant et après leur opération de la cataracte.
C’est à l’aide d’un simulateur de vitesse, dont les variables prises en compte étaient nombreuses, que la progression des malades a été évaluée. Ainsi, le dispositif a utilisé divers critères, comme par exemple l‘ajustement aux limites de vitesse, la gestion des passages piétons, le contrôle des intersections, le tout en fonction de la densité du trafic, pour mesurer l’amélioration de la vue des patients.
Une évaluation plus que concluante, qui a prouvé l’utilité de l’opération. En effet, le nombre d’incidents évités de justesse et d’accidents a sensiblement diminué de 35 % après la première intervention, et de 48 % après la chirurgie du deuxième oeil. Malgré ces résultats encourageants, le docteur Jonathan NG reste sur ses gardes : si l’acuité visuelle est effectivement indispensable aux patients pour conduire en toute sécurité, de nombreux autres facteurs entrent en jeu, comme par exemple la sensibilité aux contrastes, qui va garantir une meilleure vision nocturne, et ainsi améliorer la sécurité des conducteurs.
Malgré ces précisions, les chiffres sont révélateurs et lui ont permis de dresser un constat capital : « En Australie et dans d’autres pays, certaines personnes attendent des mois avant d’être remboursées par le gouvernement pour avoir eu recours à la chirurgie », a-t-il déclaré. « Ces résultats soulignent l’importance d’un recours à la chirurgie en temps opportun pour maintenir la sécurité, la mobilité et l’autonomie des conducteurs d’un certain âge. » Pour rappel, en France, l’opération de la cataracte est prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale.
Par Alice Mercier, le
Source: Science Daily
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