Un homme tué par des requins supposés inoffensifs pour la première fois au large d’Hadera

Par une paisible matinée d’avril près d’Hadera, un plongeur en apnée nageait parmi des requins sombres (Carcharhinus obscurus). Bien que ces requins soient réputés non agressifs envers les humains, la situation a rapidement dégénéré. En quelques instants, l’eau s’est teintée de rouge, et lorsque les secours sont arrivés, il ne restait aucune trace du plongeur. Ce comportement agressif, inédit pour cette espèce, a stupéfait les biologistes marins.

Une frénésie alimentaire meurtrière

Une étude publiée dans Ethology par Eric Clua et Kristian Parton a tenté de comprendre les raisons de cette attaque. Les chercheurs avancent que l’homme n’a pas été ciblé comme une proie, mais qu’il s’est retrouvé au cœur d’une frénésie alimentaire déclenchée par des conditions artificielles.

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Contrairement à d’autres espèces comme les requins blancs, tigres ou bouledogues, les requins sombres n’ont historiquement jamais été impliqués dans des attaques mortelles. Ces prédateurs, bien qu’impressionnants, sont habituellement méfiants envers les humains. Mais à Hadera, une série de facteurs liés à l’activité humaine a changé la donne.

Les eaux de cette région sont réchauffées par les rejets des centrales électriques et des usines de dessalement. Ces conditions attirent des requins en grand nombre, jusqu’à 80 individus en hiver. Parallèlement, le tourisme local, avec ses excursions d’observation, a intensifié les interactions entre humains et requins. Certains opérateurs, pour maintenir les requins à proximité, ont commencé à les nourrir, créant un phénomène de « mendicité ». Les requins, conditionnés à associer les humains à une source de nourriture, ont vu leur prudence naturelle diminuer.

Une caméra confondue avec une proie

Le jour du drame, le plongeur filmait les requins à l’aide d’une caméra GoPro lorsqu’il a été encerclé. Selon les scientifiques, les faibles champs électromagnétiques émis par l’appareil pourraient avoir été interprétés par un requin comme ceux d’un poisson en détresse, déclenchant une morsure réflexe. Cette première attaque a libéré du sang dans l’eau, déclenchant une frénésie alimentaire parmi les requins présents.

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Dans une telle frénésie, expliquent Clua et Parton, les requins ne sont plus motivés par la faim, mais par une compétition effrénée. L’agitation et le chaos les poussent à attaquer tout ce qui bouge, y compris leurs congénères ou des objets étrangers. Ce mécanisme a transformé l’homme, initialement ignoré, en cible dans la confusion générale.

Ce tragique incident s’inscrit dans un contexte écologique déjà fragilisé. Des conditions d’eau pauvre en oxygène dans les rivières voisines avaient poussé les requins à se rapprocher de la côte en quête de nourriture. Dans cette zone restreinte, les rejets chauds et les odeurs d’appâts ont exacerbé le stress des animaux, augmentant les risques de comportements déviants. Dans un environnement marin équilibré, les requins sombres se dispersent sur de vastes étendues. Mais autour d’Hadera, ils se retrouvent concentrés dans une petite zone, où les interactions humaines amplifient les risques.

Solutions pour prévenir de futurs incidents

Les chercheurs appellent à des mesures immédiates, notamment l’interdiction du nourrissage et de la pêche sous-marine à proximité des rassemblements de requins. Ces restrictions permettraient de rétablir une distance sécuritaire entre les humains et les requins sans compromettre l’attrait touristique de la région. Selon eux, les requins continueraient à fréquenter ces eaux pour leur chaleur, mais sans la présence de nourriture artificielle, ils se tiendraient à l’écart des nageurs.

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L’inaction pourrait, au contraire, entraîner des conséquences dramatiques. Les attaques mortelles suscitent souvent des réactions publiques violentes, comme l’abattage massif des requins, mettant en péril des populations déjà fragilisées.

Avec le réchauffement climatique, la Méditerranée devient un habitat de plus en plus propice aux requins, attirant des espèces qui n’y évoluaient pas auparavant. Cette transformation, combinée à l’essor de l’écotourisme, multiplie les occasions de rencontres rapprochées entre humains et prédateurs. Les chercheurs soulignent l’importance d’une gestion responsable pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent. Par ailleurs, un requin nourrice mord une touriste dans cette vidéo incroyable.