Si les orques sont connues pour chasser certaines espèces de cétacés en plus des poissons et des phoques, ces créatures redoutables ont été observées pour la première fois en train d’attaquer et de dévorer le plus grand animal au monde : une baleine bleue adulte.
« Lorsque nous sommes arrivés, environ 14 orques attaquaient la baleine »
Bien qu’elle fasse l’objet d’une étude publiée cette semaine seulement dans la revue Marine Mammal Science, l’attaque a en fait été observée en mars 2019 par des chercheurs du Centre de recherche australien sur les cétacés (CETREC) et du projet ORCA, alors qu’ils effectuaient le recensement annuel des populations de baleines et de dauphins près du sous-bassin de Bremer.
Située au large de la côte sud de l’Australie-Occidentale, cette vaste zone accueille jusqu’à 140 orques, qui y évoluent de façon saisonnière ou permanente, selon l’équipe.
« Lorsque nous sommes arrivés, environ 14 orques attaquaient la baleine, les femelles menant l’assaut », explique Isabella Reeves, auteure principale de l’étude. « Nous avons immédiatement remarqué une importante blessure sur le dessus de sa tête, avec l’os du crâne apparent. La nageoire dorsale était absente, sans doute arrachée par les orques, tandis que des marques de morsures et de lacérations étaient évidentes autour de la zone où elle se trouvait initialement et même jusqu’à sa queue. »
Une attaque coordonnée
Dans ce que les auteurs de l’étude décrivent comme une attaque coordonnée, certaines des orques ont frappé les flancs de la baleine bleue, lui arrachant des morceaux de peau et de graisse, tandis que d’autres s’en sont prises à sa tête. Une fois la carcasse coulée, une cinquantaine d’orques sont restées dans la zone pour se régaler des morceaux de chair flottants.
Certaines de ces mêmes orques ont été vues en train de tuer un baleineau de baleine bleue deux semaines plus tard, et une autre attaque de ce type a été observée l’année dernière.
« Cette étude, combinée à nos récentes recherches, souligne la nécessité d’étudier davantage l’écologie des populations d’orques afin de mieux évaluer leur impact sur l’écosystème marin dans les eaux australiennes », concluent les chercheurs.
Par Yann Contegat, le
Source: Eurekalert
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