De récentes analyses d’un fragment de météorite retrouvé dans le désert du Soudan il y a une dizaine d’années suggèrent que cette dernière proviendrait d’un astéroïde géant, de la taille de la planète naine Cérès, plus grand objet de la ceinture d’astéroïdes.
Des caractéristiques minérales uniques
L’étude des météores et des météorites s’avère cruciale pour la compréhension de notre Système solaire, car ils proviennent d’astéroïdes constituant les restes de la formation des planètes qui le composent. Bien que la plupart d’entre eux se trouvent dans la ceinture d’astéroïdes située entre Mars et Jupiter, certains fragments finissent sur Terre. Ce qui s’est produit en 2008, lorsqu’un objet de 9 tonnes connu sous le nom d’Almahata Sitta est entré dans notre atmosphère et a explosé en quelque 600 débris au-dessus du Soudan.
Comme environ 4,6 % des météorites retrouvées sur Terre, les fragments récupérés par la NASA étaient constitués de chondrite carbonée, une roche sombre contenant des composés organiques ainsi qu’une variété de minéraux et d’eau. Dans le cadre de travaux récemment présentés dans la revue Nature Astronomy, des chercheurs de l’Institut de recherche du Sud-Ouest à Boulder se sont spécifiquement penchés sur leur composition minérale unique.
Un minuscule échantillon de 50 milligrammes d’Almahata Sitta s’est révélé posséder une suite inhabituelle de minéraux se formant à des températures et des pressions dites « intermédiaires », c’est-à-dire plus élevées que celles d’un astéroïde typique, mais plus faibles que celles ayant cours dans les entrailles d’une planète. Et il se trouve que l’un des minéraux identifiés nécessitait également une exposition prolongée à l’eau pour se développer.
Un astéroïde parent massif
Connu sous le nom d’amphibole et assez répandu sur Terre, celui-ci n’avait auparavant été trouvé dans une météorite qu’à une seule reprise, lors de l’analyse d’échantillons d’Allende, plus grande chondrite carbonée jamais découverte, tombée dans le désert de Chihuahua au Mexique en 1969. Se basant sur la forte teneur en amphiboles du minuscule fragment d’Almahata Sitta étudié, l’équipe a déterminé que la météorite s’était vraisemblablement détachée d’un astéroïde massif, mesurant entre 643 et 1 770 kilomètres de diamètre et se cachant quelque part dans notre Système solaire.
Selon les chercheurs, l’analyse des échantillons rapportés de l’astéroïde Ryugu par la sonde Hayabusa-2 et de Bennu par OSIRIS-REx devraient révéler d’autres minéraux rares, qui promettent de nous en apprendre davantage sur les matériaux présents dans le Système solaire primitif.
Par Yann Contegat, le
Source: Live Science
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