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« Quelque chose d’inconnu est à l’œuvre ici » : la mission DART provoque des résultats inattendus

Une découverte vraiment inquiétante

Bien que cela puisse sembler invraisemblable, la menace d’un potentiel astéroïde qui pourrait heurter la Terre et annihiler l’humanité n’est pas à exclure. D’ailleurs, pour faire face à cette menace, des dispositions ont été mises en place pour protéger les humains. L’une de ces missions a abouti à un résultat auquel on ne s’attendait pas.

Qu’est-ce que la mission DART de la NASA ?

Acronyme pour « Double Asteroid Redirection Test » (traduit par « Test de déviation d’un astéroïde double »), DART est une mission spatiale de la NASA visant à tester une méthode de défense planétaire contre les objets géocroiseurs qui risquent de heurter la planète. Il a été conçu pour évaluer dans quelle mesure l’impact d’un vaisseau spatial dévie un astéroïde par son transfert d’élan lorsqu’il frappe l’astéroïde de plein fouet. Lancée en 2021, la mission a permis de percuter un petit astéroïde nommé Dimorphos, une lune mineure de l’astéroïde Didymos, au mois de septembre 2022.

Bien qu’aucun de ces deux astéroïdes ne représente aucune menace pour la Terre, l’objectif de cette collision était d’imiter ce que feraient les scientifiques de la NASA si un astéroïde se dirigeait vraiment vers la Terre. La collision a effectivement raccourci l’orbite de Dimorphos de 32 minutes, dépassant largement le seuil de réussite prédéfini de 73 secondes estimé par les scientifiques. Le succès de DART dans la déviation de Dimorphos a été possible grâce au transfert d’élan associé au recul des débris éjectés, qui était considérablement plus grand que celui causé par l’impact lui-même.

Astéroïde
— © NASA DART team and LICIACube (CC BY-NC-SA)

Les conséquences inattendues de la mission DART

Bien que la mission ait officiellement pris fin, DART fait encore l’objet de plusieurs suivis scientifiques à long terme. L’une de ces études – dirigée par les chercheurs de l’université du Maryland – a notamment analysé la répartition de 104 blocs rocheux photographiés par le satellite italien LICIACube (Light Cubesat for Imaging of Asteroids), qui accompagnait la mission DART. Ces blocs – dont le rayon varie de 0,2 à 3,6 mètres – se sont éloignés de Dimorphos à une vitesse maximale de 187 kilomètres par heure après l’impact. Autrement dit, ces rochers ont généré plus de poussées que la sonde de DART.

Plus précisément, les chercheurs ont déterminé que les rochers éjectés par l’impact avaient une impulsion plus de trois fois supérieure à celle de la sonde de DART. Grâce aux images prises par le LICIACube, les astronomes ont aussi déterminé la position tridimensionnelle et la vitesse des roches éjectées, et le constat des analyses n’a pas été des plus rassurants. En fait, d’après les résultats de l’étude publiée dans la revue The Planetary Science Journal, les rochers éjectés ont créé des forces dans des directions inattendues qui pourraient compliquer d’autres tentatives de déviation d’un astéroïde.

« Nos recherches montrent que si l’impact direct de la sonde DART a provoqué ce changement, les rochers éjectés ont donné une poussée supplémentaire presque aussi importante. Ce facteur supplémentaire modifie les paramètres physiques que nous devons prendre en compte lors de la planification de ce type de missions », a expliqué Tony Farnham, auteur principal de l’étude. Autre constat de l’étude : la dispersion des blocs rocheux n’était pas aléatoire, puisqu’ils se sont répandus dans l’espace en se regroupant en deux amas distincts, sans aucun matériel ailleurs. Pour l’instant, les scientifiques n’ont pas encore trouvé d’explication à ce phénomène étrange. Par ailleurs, le risque que l’astéroïde Apophis percute la Terre est plus élevé qu’on ne le pensait.

Par Gabrielle Andriamanjatoson, le

Source: IFL Science

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