
Des fouilles dans le nord d’Israël ont conduit à la découverte d’un rare artefact antique, contribuant à éclairer l’histoire socio-économique et géographique de la région à l’époque de la tétrarchie romaine.
« Pierre-frontière »
Proche de la ville de Metoula, Abil Bet Ma’aka est un monticule artificiel résultant de l’accumulation de débris de bâtiments, d’habitations et de matières sur de longues périodes. Connus sous le nom de « tells », ces vestiges archéologiques sont généralement observés au Moyen-Orient, ainsi que dans certaines parties de la Méditerranée et de l’Asie du Sud.
Dans la partie nord-est du tell, les archéologues ont mis au jour plusieurs sépultures, dont l’une était couverte d’une lourde dalle de basalte rectangulaire, dont le verso comprenait une longue inscription en grec. Son examen a révélé qu’il s’agissait d’un type rare d’artefact connu sous le nom de « pierre-frontière ».
Selon l’équipe, elles marquaient les limites des terres agricoles des villages de la région à l’époque de la tétrarchie romaine. Un mode de gouvernance mis en place par Dioclétien à la fin du IIIe siècle, impliquant le partage du pouvoir entre deux empereurs (augustes) et deux lieutenants (césars) afin de mieux contenir les invasions barbares.
A Roman-era boundary stone found in Abel Beth Maacah unveils forgotten village names and the lives of small landholders under Diocletian’s tax reforms. History comes alive with every inscription on this ancient basalt slab. https://t.co/gVtN5Bl8zI#Israel #RomanEmpire #Tetrarchy… pic.twitter.com/77Tg9iyhBy
— Ancient Origins (@ancientorigins) January 20, 2025
La dalle mentionne également Tirthas et Golgol, deux villages inconnus jusqu’alors qui pourraient correspondre à d’anciens sites identifiés en Palestine occidentale à la fin du XIXe siècle, ainsi qu’un nouvel arpenteur romain, ou agrimensore, en charge de la délimitation des parcelles.
Des témoignages historiques précieux
Globalement, ces découvertes contribuent à éclairer les pratiques administratives au Levant, au cours des derniers siècles d’existence de l’Empire romain.
« Elles témoignent de sa réorganisation méticuleuse pendant la tétrarchie », estime Uzi Leibner, chercheur à l’université hébraïque de Jérusalem et co-auteur de la nouvelle étude, publiée dans la revue Palestine Exploration Quarterly. « En plus de faire la lumière sur la propriété foncière, elles offrent un aperçu de la vie des locaux il y a près de deux millénaires. »
La division officielle de l’empire est intervenue en 395 de notre ère. Ses parties occidentale et orientale étant respectivement administrées par Honorius et Arcadius, fils de l’empereur Théodose Ier.
Par Yann Contegat, le
Source: Newsweek
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