Une série d’expériences « violentes », ayant impliqué des répliques d’armes produites au cours de l’âge du bronze, a permis d’éclairer leur fonction et également mis en évidence leur redoutable efficacité.
Des épées en bronze forgées en Bohême et en Moravie
Rien de tel que des mises en situation pour évaluer le potentiel et les qualités d’armes et d’équipements anciens, comme l’avaient montré il y a quelques mois des travaux portant sur la célèbre armure antique de Dendra.
Publiée dans le Journal of Archaeological Science : Reports, la première étude visait à trancher (littéralement) un débat de longue date : les épées forgées en Bohême et en Moravie (actuelle République tchèque) au cours de l’âge du bronze étaient-elles destinées au combat ou simplement à des fins cérémonielles ? Après avoir examiné l’usure de 47 de ces armes anciennes, ses auteurs ont créé quatre répliques qui ont été soigneusement testées.
L’examen réalisé à l’issue d’affrontements simulés a révélé des dommages étroitement similaires à ceux observés sur les lames des épées anciennes, renforçant la première hypothèse, tandis que des tests impliquant une carcasse de porc ont offert un aperçu de leur létalité.
Bronze Age Weapons Were Mega Lethal – Scientists Made Their Own To Prove Ithttps://t.co/Ni6hVosrN3
— IFLScience (@IFLScience) August 31, 2024
« Les coups d’épée ont laissé de profondes indentations sur les côtes, les brisant même dans certains cas, et causé d’importants dommages aux tissus mous, qui auraient entraîné des hémorragies fatales », écrivent-ils.
Des lances capables de briser des os
Reposant sur la même approche et visant à répondre à la même question, la seconde étude a vu une équipe de chercheurs utiliser des répliques de lances de l’âge du bronze, inspirées d’armes anciennes découvertes aux Pays-Bas. Plutôt que celle d’un porc, les scientifiques ont utilisé la dépouille d’un chevreuil afin d’évaluer leur efficacité.
Une fois de plus, de telles expériences ont démontré le potentiel offensif de ces armes et leur capacité à infliger des blessures mortelles dans des situations « de guerre » ou de « lutte pour la survie ». Il s’est notamment avéré que les lances étaient capables de briser complètement les os des pattes du cervidé, suggérant que bon nombre de lésions contondantes antiques précédemment documentées aient été potentiellement infligées par des lances.
En parallèle, l’équipe a constaté que, lorsqu’elles étaient maniées avec suffisamment de dextérité, les lances pouvaient également être utilisées pour infliger délibérément des « lésions hémorragiques », renforçant l’idée de leur utilisation dans un vaste éventail de contextes violents.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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Catégories: Actualités, Histoire