Partout dans le monde, les femmes militent pour avoir le droit de disposer de leur corps. Si l’on pensait qu’avec le temps, l’avortement était devenu un droit acquis pour un certain nombre de sociétés occidentales, force est de constater que les États-Unis ne l’entendent pas ainsi. Après que le Texas ait rendu obligatoire les funérailles du foetus, l’Arkansas pose un grand nombre de restrictions au droit à l’avortement.
La mesure phare de l’« Act 45-Unborn Child Protection From Dismemberment Absorption Act » est de pénaliser la procédure d’avortement par démembrement, également connue sous le nom de procédure de dilatation et d’évacuation (D&E). Désormais considérée comme un crime, la procédure D&E sera passible de 10 000 dollars d’amende et de six ans de prison. Elle est pourtant reconnue comme étant la plus sûre pour pratiquer l’avortement après 12 semaines… La loi vient donc, en réalité, interdire aux femmes d’avorter à partir du deuxième trimestre de grossesse.
D’après l’Américain Civil Liberties Union, la loi serait inconstitutionnelle, en ce qu’elle empêche d’avoir recours à une des techniques d’avortement principales, par ailleurs, il n’existe pas d’exception pour les victimes de viols ou d’inceste. Si cette loi vient entraver l’un des droits les plus fondamentaux de la femme, elle s’inscrit dans l’essor de la conception pro-vie qui prend racine dans le renouveau du conservatisme ambiant.
Cependant, les restrictions ne s’arrêtent pas là. La loi permet en effet au conjoint, aux parents ou aux tuteurs, d’une part, de déposer une injonction visant à suspendre la procédure d’avortement, et d’autre part, de poursuivre tout médecin ayant l’intention de pratiquer l’IVG ; de quoi décourager les chirurgiens et limiter encore l’accès des femmes à l’intervention.
Bien qu’il soit impossible de poursuivre les femmes ayant fait l’objet d’un IVG et que la loi n’autorise pas les poursuites issues de personnes ayant commis des actes criminels, l’homme et la famille détiennent indirectement un droit décisif sur le corps et la vie de la femme. L’État de droit censé protéger les droits et libertés des individus, consacre ici la capacité des principaux intéressés à entraver la volonté de la femme enceinte et donc, à avoir la mainmise sur ses décisions.
Si les lois anti-IVG semblent se multiplier aux États-Unis, la situation ne risque pas de s’arranger avec l’élection de Donald Trump. Connu pour ses positions misogynes et conservatrices, le président a signé dès son arrivée à la Maison Blanche, un décret interdisant le financement fédéral des ONG étrangères pro-IVG… Le mandat de Trump signe une régression certaine pour les droits des femmes, espérons que l’Amérique connaîtra des jours meilleurs…
Par Antoine - Daily Geek Show, le
Source: Snopes
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