L’archéologie est une science absolument fascinante : elle nous permet de savoir comment vivaient nos ancêtres. Toutefois, comme toute science, elle n’est pas exempte de préjugés, et donc certaines de ses théories se révèlent fausses. Parmi ces préjugés, il y en a un en particulier qui s’est révélé tenace : le sexisme. Ainsi, beaucoup de règles concernant les fouilles datent du XIXe siècle (qui, malgré sa richesse, a été particulièrement misogyne). Ainsi, comme l’explique Chloé Belard dans sa thèse en 2014, à cette époque, les tombes étaient analysées en fonction des objets qu’on y trouvait et pas l’analyse des ossements. Ainsi, si une tombe était remplie d’armes, on partait du principe qu’il s’agissait d’un homme, et si on y trouvait des bijoux, c’est qu’il s’agissait d’une femme. Or, ces idées se sont révélées fausses : ainsi une célèbre tombe d’un guerrier viking a longtemps été attribuée à un homme (de par les armes qu’on y trouvait), alors que l’analyse ADN du squelette a permis de révéler qu’il s’agissait d’une femme. Mais même là, certains archéologues ont tenté de dire que cette théorie était fausse, que des ossements féminins avaient pu être mélangés à ceux du « guerrier ».
Ces théories nous ramènent aux études de genre, qui s’attachent à faire la différence entre le sexe et le genre. Ainsi, le sexe est l’organe biologique avec lequel nous naissons, tandis que le genre détermine la masculinité ou la féminité, en d’autres termes les rôles et différences sociales qui seraient imputés à chacun des deux sexes. Au XIXe siècle donc, les archéologues sont partis du principe qu’une tombe comprenant des armes était forcément masculine et qu’une tombe remplie de bijoux était par essence féminine, et que toute société avait toujours fonctionné ainsi. Ce sont ces préjugés qui ont amené les femmes à être déconsidérées dans l’Histoire.