Depuis l’année 2017, CiTIQUE, un programme de recherche participative coordonné par l’INRAE, aide n’importe qui à mieux connaître les tiques et les maladies qu’elles provoquent, comme la maladie de Lyme, afin d’améliorer la prévention des risques liés aux piqûres de tiques. Pour l’améliorer davantage, CiTIQUE a lancé le 18 mai dernier une nouvelle version de l’application “Signalement Tique”. Une manière plus ergonomique et qui aidera la recherche à cartographier le risque de piqûre à travers la France.
Une application plus ergonomique, plus pratique et plus utile à la recherche
L’application “Signalement Tique” permet à toute personne de signaler une morsure de tique. Elle permet également de récolter plusieurs données sur la répartition géographique, le contexte des piqûres (date, zone du corps piquée, nombre de tiques implantées, type d’environnement ou encore photo de la piqûre) ainsi que les agents pathogènes qu’elles transportent. Cette application aide de surcroît à indiquer rapidement aux chercheurs l’existence et les conditions écologiques où les piqûres se produisent, qu’elles aient été faites sur un être humain ou un animal.
Dans la toute nouvelle version lancée le 18 mai dernier, les utilisateurs ont désormais la possibilité de créer plusieurs profils au sein d’un seul et même compte. “Une famille peut par exemple enregistrer sur un seul compte les profils des parents, des enfants et des animaux domestiques. Le journal des piqûres permet de suivre l’historique de ses signalements. De plus, grâce à l’application, les utilisateurs bénéficient d’informations sur la prévention et le suivi post-piqûre”, a rapporté l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE). Les utilisateurs ont de surcroît la possibilité de signaler une “piqûre hors ligne”, l’application télétransmettant ce signalement une fois qu’une connexion internet est à nouveau disponible.
L’INRAE a également expliqué que cette application aidera à faire avancer davantage la recherche, les scientifiques pouvant bénéficier de l’échantillon de la tique responsable de la piqûre et du contexte de cette piqûre. Un journal des piqûres permet aussi de suivre l’historique de ses signalements. Des informations au sujet de la prévention et du suivi post-piqûre ont également été ajoutées. Très simple à utiliser, il vous faudra également suivre diverses étapes, dont notamment envelopper la tique dans un papier absorbant, puis la mettre dans une enveloppe et l’envoyer par la Poste aux scientifiques à l’adresse indiquée sur le site de l’INRAE.
Depuis le 18 mai, tout citoyen possédant un smartphone peut télécharger cette application, aussi bien sur l’Apple Store que sur le Play Store. A partir du mois de juin, il sera également possible de l’utiliser depuis un ordinateur.
Déjà 23 500 piqûres de tiques recensées
Grâce à toutes ces informations collectées durant trois ans, les chercheurs ont également pu obtenir une première cartographie des signalements de piqûre de tique : les périodes les plus à risque sont le printemps et l’automne. Par ailleurs, la première version, développée en partenariat avec le ministère de la Santé, a déjà permis de recenser plus de 23 500 piqûres à travers la France ainsi que l’envoi de plus de 20 000 tiques au laboratoire “Tous chercheurs” du centre INRAE Grand-Est-Nancy, où elles sont archivées dans la toute première “tiquothèque” participative de l’Hexagone.
En outre, les scientifiques savent, grâce à l’analyse des tiques récupérées, que 15 % d’entre elles sont porteuses de la Borrelia, bactérie à l’origine de la maladie de Lyme, en France métropolitaine. Un tiers des piqûres a également lieu dans les jardins privés ou bien les parcs publics. Il faut donc “repenser la prévention dans ces espaces où les gens sont peu enclins à suivre les mesures de prévention individuelle préconisées pour les sorties en forêt”. Puis, les chercheurs ont noté que la hausse des signalements de piqûres chez les chats et les chiens débute 3 à 4 semaines avant la hausse des signalements chez l’Homme.
La maladie de Lyme, aussi appelée borréliose de Lyme, est une infection causée par une bactérie transportée par une tique et qui peut être transmise à un humain par une piqûre. Toutes les tiques ne sont pas infectées par cette bactérie responsable de cette maladie. Néanmoins, si cela est le cas, la maladie peut se manifester dans les jours suivant la piqûre sous la forme d’un érythème autour de la piqûre, voire parfois plusieurs années après la piqûre. La meilleure façon de se protéger lorsque l’on se promène est de porter des vêtements qui couvrent bras et jambes, de rester sur les chemins, d’éviter les hautes herbes et fougères mais également de bien examiner son corps une fois rentré.
Par Cécile Breton, le
Source: Science et avenir
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