Quand les humains ont-ils commencé à parler ?

Nous prononçons des milliers de mots chaque jour. Si la parole constitue une caractéristique fondamentale des sociétés humaines, ses origines restent encore à ce jour relativement obscures.

La théorie de la descente du larynx

Situé dans la gorge, entre le pharynx et la trachée, le larynx est l’organe qui abrite les cordes vocales. Carrefour entre les voies aériennes et digestives, celui-ci joue un rôle dans la déglutition, la respiration, l’audition et la phonation : lorsqu’un flux d’air les traverse, les cordes vocales se referment et vibrent, produisant ainsi un son. Pour cette raison, son évolution se trouve au cœur de la plupart des recherches visant à déterminer quand l’Homme a commencé à parler.

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L’Homme se distingue de la plupart des mammifères par son larynx « descendu », situé au niveau de son cou quand celui des singes est resté haut perché. Une caractéristique longtemps considérée comme un verrou anatomique empêchant ces derniers de produire les sons nécessaires à la parole.

À la fin des années 1960, le scientifique américain Philip Lieberman avait publié une série de papiers basés sur des analyses fossiles, postulant que les Néandertaliens possédaient également un larynx haut (les empêchant de produire un langage articulé) et que sa descente chez Homo sapiens serait intervenue il y a 200 000 ans. Impliquant que nous ayons également commencé à parler à cette époque.

Des millions plutôt que des centaines de milliers d’années

Si la théorie de la descente du larynx a occupé le devant de la scène scientifique pendant près de cinquante ans, en 2019, des travaux menés par une équipe pluridisciplinaire de chercheurs l’ont largement remise en question.

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Louis-Jean Boë, du CNRS, et ses collègues avaient à l’époque établi qu’un larynx en position basse ne s’avérait pas indispensable à l’articulation des voyelles « a » « i » et « ou », prédominantes dans toutes les langues du monde, suggérant que la parole ait émergé il y a plus de 20 millions d’années.

Ces conclusions ne faisant pas non plus consensus, davantage de recherches s’avéreront nécessaires pour établir précisément quand celle-ci est apparue.