Véritables « rockstars » de l’Antiquité, les gladiateurs étaient si célèbres que même les hommes libres étaient prêts à risquer leur vie pour les affronter dans l’arène. Toutefois, il semble que leur apparence physique était bien différente de celle dépeinte dans l’art classique et la culture populaire.
Graisse antique
À l’époque romaine, l’industrie du divertissement s’avérait extrêmement lucrative. On dénombrait ainsi plus de 100 écoles de gladiateurs réparties dans tout l’empire. La plupart concentrées autour du Colisée, auquel l’incontournable Ludus Magnus était reliée par un tunnel. Si l’attrait des Romains pour ce type de spectacles sanglants peut sembler surprenant au regard du degré de sophistication de cette civilisation antique, il ne fait aucun doute qu’ils constituaient avec l’esclavage sa face sombre.
En 2014, des chercheurs de l’université de médecine de Vienne et de l’université de Berne ont découvert que le régime alimentaire de ces combattants antiques était quasiment dénué de viande, sur la base d’analyses de restes osseux provenant du cimetière de gladiateurs d’Éphèse, dans l’actuelle Turquie.
Selon le célèbre auteur romain Pline, les gladiateurs consommaient principalement de l’orge (leur ayant valu le surnom de « hordearii ») et des haricots, auxquels s’ajoutaient flocons d’avoine et fruits secs. L’examen de leurs os a révélé qu’ils buvaient également une boisson à base de cendres végétales, censée les aider à récupérer après les entraînements et les combats.
Représentant un investissement important pour leurs propriétaires, qui ne souhaitaient pas les voir trépasser rapidement après des mois d’entraînement, ces combattants suivaient un tel régime afin de développer un certain embonpoint, constituant une véritable armure naturelle dans l’arène (lorsqu’ils utilisaient des armes tranchantes, les gladiateurs se battaient avec pas ou peu de protections). Plus de masse graisseuse signifiait des blessures moins profondes, et donc moins mortelles.
Du sang et des jeux
La majorité des gladiateurs étaient des prisonniers condamnés ou des individus asservis dont la survie était conditionnée par leurs prouesses dans l’arène. Les combats s’avérant féroces, la résistance et la capacité à récupérer rapidement se révélaient essentielles.
Organisées dès le IIIe siècle avant notre ère afin d’honorer la mémoire de nobles romains, ces joutes sanglantes ont pris une tout autre dimension à la suite de la révolte de Spartacus (73 avant notre ère). L’État prenant alors le contrôle des jeux publics et finançant la construction d’écoles impériales.