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Une mystérieuse anomalie dans l’océan Pacifique suggère un évènement cosmique cataclysmique

Elle se serait produite il y a environ 10 millions d’années

Océan pacifique vu de l'espace
— © NASA Johnson / Flickr

L’analyse d’échantillons de sédiments prélevés au fond de l’océan Pacifique a révélé des concentrations inattendues d’un isotope étroitement liées aux explosions stellaires.

Des concentrations inhabituelles de béryllium 10

Les isotopes sont essentiellement des versions d’un élément chimique présentant le même nombre de protons mais un nombre différent de neutrons. Au cœur de la nouvelle étude : le béryllium 10, résultant de la collision de rayons cosmiques hautement énergétiques avec les atomes d’oxygène et de nitrogène présents dans l’atmosphère terrestre. Au fil du temps, cet isotope radioactif va migrer vers le fond marin, et finir par s’incruster dans la croûte terrestre.

Les « pluies » de béryllium 10 étant relativement homogènes, ses concentrations au fond des océans devraient également l’être. En examinant des échantillons provenant du centre et du nord du Pacifique, des chercheurs allemands ont identifié un pic remontant à environ 10 millions d’années.

Le scénario le plus probable est l’explosion d’une étoile proche (d’un point de vue cosmique) durant la seconde moitié du Miocène. Un phénomène cataclysmique connu sous le nom de supernova, intervenant lorsqu’un astre massif arrivé à court de combustible s’effondre sous l’effet de sa propre gravité en libérant une quantité prodigieuse d’énergie.

L’anomalie du Pacifique — © Koll et al. / Nature Communications 2025

Supernova proche

S’appuyant sur les données récoltées dans le cadre du programme Gaia de l’Agence spatiale européenne, les chercheurs sont parvenus à retracer les trajectoires du Soleil et de quelque 2 725 amas stellaires proches à l’échelle des vingt derniers millions d’années, et à estimer le nombre moyen de supernovas intervenues durant cette période.

Les chances qu’une explosion stellaire proche (moins de 326 années-lumière) ait engendré le pic de béryllium 10 observé ont été estimées à 68 %, et 19 « suspects potentiels » identifiés, appuyant largement cette hypothèse.

Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Astronomy & Astrophysics, sa confirmation définitive passera par la mise en évidence de schémas similaires dans des échantillons provenant d’autres sections des océans du globe. Si l’anomalie se cantonnait uniquement à une partie du Pacifique, elle indiquerait plutôt une accumulation de béryllium 10 due à une « force locale », comme un changement des courants océaniques.

En début d’année, deux extinctions massives avaient été liées aux supernovas.

Par Yann Contegat, le

Source: Science Alert

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