Derniers représentants vivants du rhinocéros blanc du Nord, Fatu et Najin sont des femelles stériles, mais de nouvelles recherches montrent que l’espèce pourrait être sauvée de l’extinction grâce à des cellules de peau congelée.
Des spermatozoïdes et des ovules créés à partir de cellules cutanées
Publiée dans la revue Evolutionary Applications, l’étude a impliqué l’examen de cellules de peau prélevées sur 12 rhinocéros blancs du Nord (Ceratotherium simum cottoni) conservées au « zoo gelé » de San Diego, structure connue pour abriter la plus grande collection de cellules animales au monde.
À l’aide d’un modèle informatique, les chercheurs ont exploré la possibilité de créer des spermatozoïdes et des ovules à partir d’un tel matériel génétique, qui pourraient ensuite être utilisés pour produire des embryons portés par des femelles rhinocéros blancs du Sud (Ceratotherium simum simum), étroitement apparentés à cette sous-espèce au bord de l’extinction.
Contrairement à ce que l’équipe supposait, il s’est avéré qu’après 10 générations, leur population simulée de rhinocéros blancs du Nord était saine et génétiquement diversifiée. Une bonne nouvelle, étant donné que la consanguinité augmente la sensibilité aux maladies et affecte l’espérance de vie.
« Par rapport au rhinocéros blanc du Sud [dont la population est passée d’une centaine à quelque 20 000 individus en l’espace d’une trentaine d’années], le génome du rhinocéros blanc du Nord présentait en fait une plus grande diversité génétique », souligne Aryn Wilder, auteur principal de l’étude.
Un défi de taille
Aussi encourageantes soient ces découvertes, les scientfiques rappellent que le principal défi consistera à transformer chimiquement ces lignées de cellules cutanées congelées en cellules souches spermatiques et ovocytaires viables. En outre, rien ne garantit que les mères porteuses rhinocéros blancs du Sud puissent porter avec succès les embryons.
Le clonage constituerait une solution alternative, avec des lignées cellulaires qui pourraient être utilisées pour créer une véritable copie génétique des animaux décédés.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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