Les chercheurs de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont récemment mis à jour une plaquette de grès portant des gravures d’animaux sur un chantier de fouilles situé dans le quartier de la gare d’Angoulême.
Comment a été faite cette découverte ?
Cette découverte a été faite entre le 9 avril et le 23 novembre 2018 lors de fouilles préventives menées par l’Inrap dans le quartier de la gare d’Angoulême.
Les chercheurs avaient déjà exhumé sur le site environ 200.000 silex taillés et 400 pointes de flèches, preuve qu’il s’agit là d’un site de chasse pour les hommes préhistoriques. Selon Ouest-France, ces recherches sur prescription de l’État avaient déjà permis de révéler trois occupations préhistoriques successives.
Qu’est-ce qui était gravé sur la plaquette ?
Pour sa forme, la plaquette était en grès siliceux d’origine locale. Elle mesurait 25 centimètres de longueur, 18 centimètres de largeur et 3 centimètres environ d’épaisseur. Une partie de la plaquette avait été volontairement cassée et ses deux bords présentaient des incisions parallèles, un style géométrique typique de l’Azilien récent.
La plaquette présentait des gravures sur ses deux faces. Il s’agissait de motifs géométriques et figuratifs. Plus encore, le support présentait le dessin de quatre animaux herbivores entourés d’un décor géométrique.
Les animaux en question représentent, selon les chercheurs, sur une face, un cheval acéphale nettement dessiné, deux animaux plus petits plus légèrement incisés qui représentent probablement un cervidé acéphale et presque la totalité d’un cheval mais avec un style plus schématique. Quant à l’autre face, les chercheurs y ont trouvé des traits plus légèrement incisés qui laissent deviner la moitié postérieure d’un cheval.
Pourquoi cette découverte est-elle exceptionnelle ?
Il faut noter que cette découverte a été faite sur ce qui semble être un site de chasse de l’Azilien récent, datant ainsi de 12 000 ans environ. Le plus surprenant dans cette découverte est la production artistique de l’ère azilien qui se caractérise fondamentalement par des formes géométriques abstraites.
L’Inrap explique effectivement que l’art azilien marque souvent une rupture, un abandon de l’art figuratif au profit de l’art abstrait. Or, comme le rajoute Valérie Feruglio, une chercheuse spécialisée dans l’art préhistorique, le fait de trouver des dessins de chevaux et d’autres animaux à cette période de l’Azilien récent est tout simplement exceptionnel.
Les chercheurs estiment que les personnes à l’origine de ces gravures sont des Homo sapiens nomades, des « chasseurs-collecteurs » comme les appelle l’Inrap.
Cette plaquette de grès sera présentée au public à Angoulême le samedi 15 juin à l’Alpha, la médiathèque de GrandAngoulême à l’occasion des Journées nationales de l’archéologie (JNA).
Par Micka Hanitrarivo, le
Source: Le Monde
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