Les boissons alcoolisées sont très appréciées par un très grand nombre d’individus. De nombreux autres sont cependant contre la consommation d’alcool, citant souvent les effets néfastes de ce genre de boisson sur la santé. Si beaucoup de personnes, dont des experts en matière de santé, ont rejeté cet argument, il semblerait finalement que ce soit pertinent puisqu’une étude a montré que la consommation d’alcool provoque le cancer.
Des preuves établies indépendamment d’autres facteurs associés à la consommation d’alcool
Dans le monde, l’alcool est responsable d’environ 3 millions de décès chaque année, dont plus de 400 000 dus au cancer. Pourtant, on entend souvent cette affirmation : boire de l’alcool en quantité raisonnable n’a rien de dangereux pour la santé. Une telle assurance sur ce sujet est notamment liée au fait que, jusqu’à présent, la consommation excessive d’alcool est souvent associée à d’autres mauvaises habitudes, comme le tabagisme et une mauvaise alimentation. Nombreux sont donc ceux qui pensent que ce sont ces autres facteurs qui sont à l’origine de l’apparition de cancers chez les individus qui consomment de l’alcool.
Ce n’est malheureusement pas le cas, et une nouvelle étude réalisée par les chercheurs de l’université d’Oxford vient d’apporter des preuves réfutant cet argument. Selon les résultats de l’étude publiée dans la revue International Journal of Cancer, la consommation de boisson alcoolisée est une cause directe de nombreuses formes de cancer. Les chercheurs ont précisé que les risques sont encore plus élevés chez certains individus qui ont des mutations génétiques spécifiques. Plus précisément, ils ont découvert que les individus porteurs des gènes ALDH2 et ADH1B sont plus susceptibles de développer un cancer à cause de la consommation d’alcool.
« Ces résultats indiquent que l’alcool cause directement plusieurs types de cancer. Ces risques peuvent être encore accrus chez les personnes ayant une faible tolérance héréditaire à l’alcool qui ne peuvent pas métaboliser correctement l’alcool », a déclaré le Dr Pek Kei (Becky) Im, auteure principale de l’étude, dans un communiqué. Ainsi, pour se défaire des autres facteurs associés à la consommation d’alcool, les chercheurs se sont tournés vers une méthode qui s’intéresse à la génétique– un paramètre attribué à la naissance et qui n’est pas affecté par le mode de vie – pour savoir s’il y a un lien de causalité direct entre l’alcool et le cancer.
Des risques plus élevés chez les individus qui ne tolèrent pas l’alcool
Pour réaliser leurs recherches, les chercheurs ont analysé des échantillons d’ADN de plus de 150 000 Chinois faisant partie de l’étude China Kadoorie Biobank, a rapporté MedScape. Dans le cadre de cette enquête, les participants ont également dû répondre à des questions concernant diverses habitudes, dont la consommation d’alcool. Afin d’affiner leurs recherches, les scientifiques se sont focalisés sur des individus présentant une intolérance génétique à l’alcool. Ces personnes sont notamment porteuses de variantes des gènes ALDH2 et ADH1B qui interfèrent avec la production d’enzymes qui détoxifient l’alcool. La plupart des personnes porteuses de ces gènes trouvent la consommation d’alcool moins agréable que le reste de la population, et le font donc rarement ou pas du tout.
Il a été constaté que les porteurs de l’une ou l’autre variante génétique présentaient généralement un risque de développer un cancer inférieur de 13 à 31 % par rapport aux autres. En revanche, ceux qui sont porteurs de ces allèles, mais qui persistent tout de même à consommer régulièrement de l’alcool, avaient des risques plus élevés de développer des formes de cancers liées à l’alcool, comme les cancers de l’œsophage et de l’estomac. Selon les chercheurs, cela indique que l’incapacité à décomposer l’acétaldéhyde peut être directement liée à un risque accru de cancer. Face à ces résultats, les chercheurs recommandent une réduction de la consommation d’alcool afin de réduire les risques de cancer.