C’est une des multiples conséquences du confinement. La population étant enfermée chez elle, les animaux sauvages s’approprient les lieux auparavant occupés par l’homme. C’est le cas en Albanie avec ces magnifiques flamants roses.
Le retour des flamants roses
En Albanie, et plus précisément dans la lagune de Narta, les bateaux de pêche restent au port, les usines sont à l’arrêt et la ville connaît un calme impressionnant depuis le 9 mars. Sans touristes, ni habitants qui arpentent les rues, ce sont les flamants roses qui se promènent tranquillement. Ils se plaisent tellement que leur nombre grossit de jour en jour ! Au nombre de 1961 en janvier, ils sont plus de 3000 aujourd’hui ! Certains experts espèrent même que la reproduction des oiseaux se fasse sur le territoire, une première dans la lagune !
La lagune de Narta est en réalité une « étendue marécageuse d’eau salée située au nord de la baie de Vlora, séparée de la mer Adriatique par une étroite bande littorale », décrit Sciences et Avenir. Cet endroit protégé a quand même été touché par l’activité humaine et l’urbanisation. Son écosystème est aujourd’hui en danger, c’est là que le confinement entre en action. Il fait le bonheur de ces grands oiseaux venus d’Afrique, d’Italie, de Grèce, d’Espagne et de Camargue.
Protéger la biodiversité
Nexhip Hysolokaj, spécialiste de la biodiversité, explique ce phénomène : « Dans la situation actuelle, on a changé de rôle, l’homme est confiné alors que la faune a repris tous ses droits et profite des libertés qui lui sont conférées par la nature. » Ainsi, les moteurs de pêche qui effraient les oiseaux et les usines qui rejettent des résidus polluants dans la lagune, sont à l’arrêt pour le bonheur des flamants.
Et pour cause, depuis le début du confinement, de nombreux oiseaux migrateurs osent se poser dans cette lagune. En plus des 3000 flamants roses, l’île au centre de la lagune accueille désormais 85 couples de pélicans frisés ! Le nombre de couples est le plus grand recensé depuis une trentaine d’années, déclare Ardian Koci, directeur du parc national de Divjaka.
À cette période de l’année, la lagune est peuplée par 50 000 touristes. Aujourd’hui, la nature domine et récupère le territoire que les hommes se sont approprié. Ardian Koci souhaite que le pays tire une leçon de la pandémie de coronavirus. Il aimerait qu’un rééquilibrage soit fait entre le développement du « tourisme dans un pays très pauvre et la protection de la biodiversité ». Il estime que « notre tâche est de préserver la biodiversité pour mieux servir le tourisme ».
Par Justine Dumont, le
Source: Sciences et avenir
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