Cet agriculteur français fait pousser des légumes sans les arroser ! Grâce à des techniques d’ordinaire peu utilisées, ses cultures n’ont besoin ni d’eau ni de pesticides. SooCurious vous explique tout.
Pascal Poot va à contre-courant. Pour cet agriculteur quinquagénaire, pas question d’adhérer au diktat de la société de consommation. Celle-la même qui voudrait qu’un bon légume soit nécessairement arrosé, d’eau comme de pesticides. Lui n’utilise ni l’un ni l’autre et cultive pourtant d’excellents légumes. Mais l’homme a un secret, plusieurs même. Parmi eux, une technique ancestrale remise au goût du jour.
Utilisée au XIXe, la méthode s’appelle « couche chaude » et consiste à placer ses graines de légumes sur du terreau dans des jardinières. Celles-ci sont alors placées sur un énorme tas de fumier en décomposition dont la température atteint rapidement 70 degrés pendant plusieurs jours. Cette disposition permet alors à l’engrais naturel de chauffer la serre, entrainant la germination des graines de Pascal Poot. La plante s’est alors développée et l’agriculteur la dispose sur son terrain. Jusqu’à ce qu’il récolte les fruits (les légumes, pardon) de son travail, il ne s’occupera pas de ses plantations, les laissant grandir en autonomie totale.
Mais la méthode « couche chaude » n’explique pas tout et Pascal Poot n’utilise cette technique que pour la germination de ses graines. Le véritable secret, celui que l’agriculture envie désormais à cet agriculteur rebelle, c’est l’exploitation de ce qu’on appelle « l’hérédité des caractères acquis ». Ainsi, il y a une vingtaine d’années, il plantait ses premières graines de tomates sur son « terrain plein de cailloux », tel qu’il le définit lui-même. Laissant grandir ses légumes sans aucune attention, il n’a obtenu, dans un premier temps, que peu de tomates aux dimensions ridicules.
« Au bout d’un an ou deux », selon l’agriculteur, les récoltes commencent à s’améliorer et Pascal Poot évoque « 1 ou 2 kg par plant ». En réalité, c’est l’absence d’attention humaine, et donc d’eau ou de pesticides, qui rend le légume chaque fois plus résistant. En clair, les caractères positifs des plantes se transmettent de génération en génération. Après une vingtaine d’années, les plants du jardinier donnent jusqu’à 25 kg de tomates chacun.
Pascal Poot récupère des graines sur chaque récolte :
Avec ses techniques simples et naturelles, Pascal Poot produit chaque année des légumes sains. Surtout, il montre que l’agriculture classique, faite de pesticides et d’un arrosage à outrance, n’est pas nécessairement la meilleure ou la plus productive. Pensez-vous que les agriculteurs devraient s’inspirer de certaines méthodes « inconventionnelles » pour promouvoir l’agriculture biologique ou croyez-vous que l’agriculture d’aujourd’hui est trop dépendante des outils industriels ?