Des scientifiques ont réalisé une avancée spectaculaire : ils sont parvenus à créer de toutes pièces une forme de vie possédant un ADN synthétique très différent de celui des êtres humains. DGS décrypte pour vous ce tournant de la génétique moderne.
L’ADN humain contient un code génétique qui permet au matériel génétique des cellules de fabriquer les molécules nécessaires à la vie et à la construction du corps humain. Depuis plusieurs décennies, les scientifiques savent que ce code génétique peut être traduit sous la forme de quatre bases de nucléotides, associées aux lettres A, T, C et G. Ces quatre lettres sont à la base de toute la vie.
Dans une étude publiée dans la revue scientifique Nature, des scientifiques du Scripps Research Institute ont révélé avoir réussi à ajouter deux bases nucléotidiques complètement inédites, X et Y, dans le code génétique d’une souche d’une bactérie E. Coli. Pour l’instant, la bactérie semble se reproduire normalement tout en passant ces nouvelles lettres d’une génération à une autre.
Floyd Romesberg, qui a dirigé cette étude, explique : « Ajouter des lettres au code génétique permettra aux chercheurs d’écrire plus de mots et de raconter plus d’histoires. » Mais comme l’explique le New York Times, la possibilité de créer de toutes nouvelles formes de vie risque d’en froisser plus d’un : « l’arrivée de cette forme de vie « étrangère » sans précédent pourrait en temps voulu avoir une portée éthique, légale et impliquerait des régulations », explique Jim Thomas, le porte-parole de l’ETC Group.
Pour l’instant, les scientifiques essayent de savoir combien de temps cette bactérie possédant un ADN complètement nouveau survivra. Ou encore de savoir s’il est possible de créer des souches génétiques possédant plus d’une paire XY. Comme l’expérience ne démontre pas encore que la bactérie produit de nouvelles cellules, son application est très limitée et il n’est pas encore envisageable de créer des vaccins ou des remèdes à partir de cette avancée spectaculaire.
Romesberg explique que la bactérie ne pourra pas survivre très longtemps vu qu’elle doit se nourrir de molécules synthétiques que seuls les scientifiques peuvent lui fournir. A priori, cette nouvelle forme de vie ne pourra donc pas infecter d’autres cellules parce qu’elle mourrait très rapidement. Elle ne pourrait survivre qu’en régressant éventuellement à une forme génétique possédant seulement quatre lettres.
C’est une incroyable avancée scientifique ! À la rédaction, on a du mal à imaginer qu’il soit possible de créer une toute nouvelle forme d’ADN à partir de rien… Pensez-vous que les scientifiques réussiront à créer des formes de vie synthétiques plus évoluées dans les années à venir ?
Par Corentin Vilsalmon, le
Source: Gizmodo