Jamais aucun forgeron ni aucun scientifique n’ont été capables de reproduire avec autant de dextérité la qualité des lames faites en acier de Damas.
Le secret bien gardé de la fabrication de l’acier de Damas
C’est à l’époque sanglante des croisades – au cours du XIe siècle – que les Européens découvrent pour la première fois la redoutable efficacité des armes forgées en acier de Damas. Son tranchant peut rester affûté pendant des années, même après avoir traversé de nombreuses batailles sanglantes.
La particularité de cet acier est d’être à la fois incroyablement solide et à la fois très malléable. Des motifs sombres appelés « damas » sont réputés se former à la surface du métal. Les poètes de l’époque comparent ces motifs aux traces de fourmis ou aux ondulations de l’eau.
Cependant, malgré tous leurs efforts, les Européens n’ont jamais pu voler le secret de fabrication de l’acier de Damas à l’identique. En effet, sa méthode de fabrication était un secret d’État étroitement gardé par les armuriers de tout le Moyen-Orient. Puis, au fil de temps, le secret s’est perdu… Pour de bon ?
Un secret retrouvé grâce aux méthodes scientifiques modernes ?
C’est peut-être grâce à la science que nous sommes aujourd’hui capables de nous rapprocher de la qualité de l’acier de Damas. Les méthodes d’analyse modernes permettent désormais de déduire certaines des propriétés les plus importantes de ce matériau devenu quasi légendaire.
La particularité numéro un de l’acier de Damas est une teneur en carbone très élevée. L’acier moderne contient environ 1 % de carbone, ce qui augmente la dureté et la résistance de l’alliage. L’acier de Damas contient entre 1 et 2 % de carbone, selon une analyse réalisée par des métallurgistes de l’université Stanford dans les années 1980.
C’est dans un acier particulier, le « wootz », qu’étaient fabriquées les armes de Damas, mais cet acier a également été perdu dans les années 1700… Depuis, personne n’a été en mesure de couler un matériau proche de la qualité des lames véritables de Damas !