Et si les briques de la vie venaient de l’espace… mais qu’elles cachaient aussi un risque climatique majeur ? C’est ce que révèle l’étude d’un fragment de l’astéroïde Bennu, entre mystère scientifique et menace future. Prêt pour un voyage au cœur des étoiles ?

Un astéroïde millénaire collecté par la NASA révèle des traces uniques de la chimie originelle
En 2020, la sonde OSIRIS-REx de la NASA est parvenue à collecter des fragments de l’astéroïde Bennu. Trois ans plus tard, ces échantillons ont été ramenés sur Terre. Un exploit technologique impressionnant, mais surtout une mine d’or scientifique. Pourquoi ? Parce que Bennu est une capsule temporelle. Il conserve des éléments inchangés depuis la naissance du système solaire, soit plus de 4,5 milliards d’années.
Les premières analyses n’ont pas déçu. Quinze acides aminés ont été détectés, dont un inédit dans un échantillon spatial – le tryptophane. Cet acide est fondamental pour la synthèse des protéines et la production de sérotonine, cette molécule qu’on associe au bien-être. Ce n’est pas rien !
Le tryptophane, une pièce manquante dans le puzzle de l’origine de la vie sur Terre
C’est comme si Bennu nous soufflait à l’oreille : « Et si j’étais l’un des livreurs de la vie sur Terre ? ». L’idée n’est pas nouvelle, mais elle prend ici une autre dimension. L’identification du tryptophane montre que des acides essentiels à la vie peuvent se former naturellement dans l’espace. Et pas qu’un peu : 15 sur les 20 nécessaires ont déjà été retrouvés !
Selon le géochimiste Angel Mojarro, cette découverte renforce l’hypothèse selon laquelle des astéroïdes ou comètes auraient semé les éléments de la vie sur notre planète primitive. C’est vertigineux. Ce qui nous constitue viendrait peut-être d’au-delà de la Terre.
Autre fait marquant : la diversité de ces composés organiques. Elle suggère que les réactions chimiques à l’origine de la vie auraient pu démarrer bien avant que la Terre n’existe telle que nous la connaissons. Un scénario où la vie serait née des poussières d’étoiles, littéralement.
Bennu, un astéroïde au potentiel destructeur avec une trajectoire proche de la Terre
Bennu, ce n’est pas qu’un vieux caillou inoffensif qui flotte dans le vide. C’est aussi un objet céleste potentiellement dangereux. Il mesure 500 mètres de diamètre, fonce à plus de 101 000 km/h, et croise l’orbite terrestre tous les six ans. Pour l’instant, il ne fait que nous frôler. Mais certaines projections évoquent une chance sur 2700 qu’il nous percute en 2182.
Et là, on parle de conséquences globales : choc sismique, libération massive d’aérosols, refroidissement climatique brutal pendant plusieurs années. Certains modèles annoncent jusqu’à 4°C de baisse moyenne des températures et 15% de précipitations en moins. Traduction : récoltes anéanties, écosystèmes déséquilibrés, et une sécurité alimentaire mondiale fragilisée.
Entre promesse d’origine et menace d’extinction : Bennu incarne notre lien fragile avec le cosmos
Ce qui me fascine dans l’histoire de Bennu, c’est ce paradoxe presque poétique. L’objet qui aurait peut-être semé les graines de la vie pourrait, dans un futur lointain, contribuer à sa mise en péril. Une ironie cosmique qui nous rappelle notre fragilité face à l’univers.
Il reste du temps, bien sûr, et la NASA surveille Bennu de très près. Mais ce genre de découverte pousse à se poser les bonnes questions. Pas seulement sur l’origine de la vie, mais aussi sur notre capacité à anticiper les risques spatiaux. Bennu est peut-être le messager d’un passé lointain… mais aussi un signal d’alarme pour l’avenir.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
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