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Une tactique inédite : orques et dauphins unissent leurs forces pour chasser les saumons

« Nos données suggèrent que cette coopération profite aux deux espèces, en particulier pendant les migrations saisonnières du saumon royal »

— Willyam Bradberry / Shutterstock.com

Au large de la côte ouest du Canada, des chercheurs ont capturé les toutes premières images de chasse coopérative impliquant orques et dauphins, et ils ont quelques théories pour expliquer cette alliance inédite.

Des images révélatrices

Les orques résidentes du Nord (Orcinus orca) et les dauphins à flancs blancs du Pacifique (Lagenorhynchus obliquidens) évoluent tous deux le long de la côte de la Colombie-Britannique et consomment le même type de proies. Alors qu’on pourrait s’attendre à une rude concurrence entre ces deux espèces prédatrices, elles sont régulièrement observées en train d’évoluer « pacifiquement » dans les mêmes zones.

Intrigués par cette cohabitation, des chercheurs ont suivi un groupe de 9 O. orca près de l’île de Vancouver en 2020. L’analyse des données acoustiques et d’images aériennes et sous-marines (provenant de caméras fixées sur les cétacés) a révélé de nombreuses interactions avec L. obliquiden.

Dans vingt-cinq d’entre elles, les orques croisaient la route des dauphins et les suivaient, avant de se lancer dans des campagnes de chasse ciblant le saumon royal (Oncorhynchus tshawytscha), qui peut mesurer plus d’un mètre de long et dépasser les 50 kilos.

Une collaboration qui profite aux deux espèces

À ce stade, l’équipe pense que les orques comptent sur les capacités d’écholocalisation avancées des dauphins, également plus discrets, pour repérer leur casse-croûte. En retour, elles pourraient déchiqueter ces poissons massifs, que les seconds consommeraient difficilement entiers. Une hypothèse étayée par une séquence au cours de laquelle des dauphins récupéraient des restes de saumons au milieu du groupe d’orques.

Autre possibilité : O. orca fournirait une protection précieuse à L. obliquidens, réduisant largement le risque d’attaque par d’autres groupes d’orques amenés à traverser les eaux où ils évoluent.

« Nos données suggèrent que cette coopération profite aux deux espèces, en particulier pendant les migrations saisonnières du saumon royal », écrivent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Scientific Reports. La prochaine étape consistera à déterminer si comportement persiste le reste de l’année et s’applique à d’autres proies.

Plus tôt, des chercheurs avaient dévoilé les premières images de la naissance d’une orque à l’état sauvage.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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