
Des chercheurs se sont récemment penchés sur les tempêtes sous-marines rongeant la langue du célèbre glacier antarctique Thwaites, dont l’effondrement entraînerait une hausse significative du niveau des océans.
Cercle vicieux
Larges de plusieurs kilomètres, ces vortex se forment lorsque des eaux présentant de forts écarts de densité ou de température se rencontrent au large. Comme les ouragans, une partie va se diriger vers les côtes, qui, dans le cas de l’Antarctique, sont dominées par les plateformes glaciaires, prolongements flottants des glaciers pouvant mesurer des centaines de mètres d’épaisseur.
Si de telles « barrières » contribuent à limiter leur écoulement et les protègent également des vagues, les tourbillons étudiés s’infiltrent sous ces masses géantes de glace, favorisant le brassage d’eaux froides et douces et chaudes et salées, ce qui a pour effet d’amplifier leur fonte.
En 2022, un capteur sous-marin mesurant la température, la salinité et la pression de l’eau s’était retrouvé pris dans un vortex sous-marin sous la langue glaciaire Stancomb-Wills. L’analyse des données collectées avait permis d’estimer qu’un tel mécanisme était à lui seul responsable d’une perte d’épaisseur annuelle de glace de onze centimètres.
Spinning vortices of water trapped under the Thwaites glacier ice shelf account for 20 per cent of the ice melt. They’re expected to get worse as the world warms https://t.co/JtfWsNEk4z
— New Scientist (@newscientist) November 25, 2025
Les modèles avancés utilisés par les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Geosciences, ont révélé que ces tempêtes avaient été à l’origine d’un cinquième de la fonte totale de Thwaites, ou « glacier de l’Apocalypse », et son voisin de l’île du Pin sur une période de neuf mois.
Des tempêtes amenées à s’intensifier
Selon Mattia Poinelli, de l’université de Californie, avec l’intensification du réchauffement climatique et l’augmentation des quantités d’eau douce perdues par le continent le plus austral de la planète, ces tempêtes sous-marines devraient se renforcer au cours des prochaines décennies.
Perdant 50 milliards de tonnes de glace chaque année, le glacier de l’Apocalypse ferait grimper le niveau des océans de 65 centimètres s’il venait à s’effondrer.
Il y a quelques semaines, une étude avait révélé le retrait record d’un glacier antarctique : 25 kilomètres perdus en 15 mois.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
Étiquettes: antarctique, glacier, rechauffement climatique
Catégories: Actualités, Écologie