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Une étude bouleverse la cosmologie : l’Univers n’est pas né dans le froid, mais dans un bain d’énergie précoce

Une nouvelle étude australienne vient de secouer l’un des piliers de la cosmologie moderne. On pensait que le cosmos était né dans un froid absolu, avant de s’échauffer lentement avec les premières étoiles. Et si, au contraire, tout avait commencé dans un bain d’énergie invisible, bien avant la lumière ?

— FlashMovie / Shutterstock.com

Aux origines du cosmos : un monde noir, dense et silencieux avant la naissance des premières étoiles

Imaginez : quelques centaines de millions d’années après le Big Bang, l’Univers reste plongé dans l’obscurité totale. Aucun rayon d’étoile ne perce le noir cosmique. Aucune galaxie n’existe encore. Seuls flottent des nuages d’hydrogène neutre, premiers éléments stables formés après la recombinaison. À ce moment précis, protons et électrons s’unissent pour créer des atomes.

Cette époque, qu’on appelle les âges sombres, semble immobile et glaciale. Les satellites COBE et WMAP ont capté le rayonnement fossile, une photo figée du cosmos à 380 000 ans. Mais ensuite ? Silence. Entre cette lumière originelle et les premières étoiles, il y a un trou noir dans notre chronologie cosmique.

Le signal radio à 21 cm révèle un réchauffement précoce et inattendu de l’Univers

Ce vide, une équipe de chercheurs de Curtin University et de l’International Centre for Radio Astronomy Research vient de le combler. En étudiant le signal radio à 21 centimètres émis par l’hydrogène neutre, ils ont découvert quelque chose d’inattendu. Le gaz intergalactique n’était pas froid, mais déjà réchauffé environ 800 millions d’années après le Big Bang.

Le radiotélescope Murchison Widefield Array, installé sur les terres Wajarri Yamaji en Australie, a permis cette percée. Les chercheurs ont filtré les interférences : la Terre, les étoiles proches, leurs instruments. Ce qu’ils ont trouvé, c’est un signal résiduel impossible à expliquer par un modèle « froid ». Les données, publiées dans The Astrophysical Journal par C. D. Nunhokee et ses collègues, écartent les scénarios d’un Univers glacial avant la réionisation.

En clair, une source d’énergie cosmique existait bien avant la lumière visible. Une découverte qui bouleverse tout.

Une remise en question profonde des modèles de réionisation et de la chronologie cosmique

Cette découverte change tout : elle remet en cause le concept de l’époque de réionisation, quand la lumière des premières étoiles a commencé à voyager librement. On croyait cette étape née dans un froid extrême. Mais selon la radioastronome Cathryn Trott, le réchauffement précoce pourrait venir des rayons X des premiers trous noirs ou des restes d’étoiles massives.

Ces sources d’énergie invisibles auraient diffusé de la chaleur dans le gaz intergalactique. Elles auraient modifié les conditions initiales, bien avant que la lumière n’apparaisse. Résultat : la chronologie cosmique s’en trouve bouleversée. Les mini-quasarsgalaxies naissantes et autres structures primordiales auraient agi bien plus tôt qu’on ne le pensait.

Notre Univers n’a donc peut-être jamais connu le froid absolu. Il a toujours vibré d’une énergie subtile mais déterminante, cachée dans l’ombre.

James Webb et la prochaine étape : vers une nouvelle lecture de nos origines énergétiques

L’histoire continue. Le télescope spatial James Webb, grâce à sa vision infrarouge, pourrait bientôt confirmer ou affiner cette théorie. En observant les premières galaxies, il pourrait montrer comment et quand ce réchauffement s’est produit.

Si ces résultats se confirment, les cosmologistes devront réécrire une partie de l’histoire de l’Univers. Un récit où la chaleur précède la lumière. Où l’énergie précède l’éclat des étoiles.

Peut-être comprendrons-nous un jour que le cosmos n’a jamais été un décor froid en attente d’illumination, mais un monde vibrant, énergique et déjà en mouvement, avant même la naissance du premier astre.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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