Et si la plus grande illusion de notre existence était… l’existence elle-même ? Non, ce n’est pas une pirouette philosophique digne d’un café philo du samedi matin, mais une question que se posent sérieusement certains physiciens et philosophes. L’espace-temps, ce tissu en quatre dimensions sur lequel reposent toutes nos certitudes, pourrait n’être qu’un outil de description. Pas une réalité tangible. Intriguant, non ? Accrochez-vous, on part pour un voyage sans machine à remonter le temps.

L’espace-temps serait une carte utile, mais pas une réalité physique
Imaginez une carte. Elle vous montre où se trouve votre ville, votre maison, ce petit bistrot sympa où vous allez le dimanche. Mais la carte n’est pas le territoire. De la même manière, l’espace-temps serait une représentation mathématique, utile pour décrire les phénomènes, mais pas réel en soi.
La relativité générale, par exemple, décrit l’univers comme un continuum où les événements se succèdent dans un espace courbé. Ce modèle permet de faire des prédictions incroyablement précises. Mais est-ce que cela veut dire que ce « continuum » existe vraiment ? Rien n’est moins sûr. L’astrophysicien Sean Carroll rappelle que confondre un modèle utile avec une réalité ontologique est un glissement conceptuel très courant… et trompeur.
Un événement ne persiste pas : il se produit puis disparaît
Pensez à votre anniversaire. Pas celui d’aujourd’hui : celui où vous avez eu 10 ans. Vous êtes-vous déjà dit qu’il « existe encore quelque part » dans le passé ? La science-fiction adore cette idée. Mais ce que nous appelons un événement n’est pas un objet, ni un lieu que l’on peut revisiter. C’est une occurrence ponctuelle.
Et c’est là que le langage nous piège. Dire qu’un événement « existe » revient à projeter sur lui les caractéristiques d’un objet matériel, alors qu’il s’agit d’un moment, d’une interaction. Or, le mot « exister » implique une continuité, une persistance que les événements n’ont pas. Ils apparaissent, puis disparaissent. Ils ne sont pas là à attendre qu’on les réactive.
Croire que le passé et le futur existent nourrit les paradoxes temporels
C’est cette confusion qui est au cœur de nombreuses théories étranges, voire de certains paradoxes du voyage temporel. Car si les événements sont des « lieux » figés dans un espace-temps réel, alors le temps devient une illusion. Mais si on reconnaît que les événements ne sont que des phénomènes qui se produisent, cette illusion disparaît.
Le temps redevient une manière d’organiser ce qui arrive dans un monde fait de choses matérielles. Le passé n’est pas un endroit. Le futur non plus. Ils ne sont que les projections de notre mémoire ou de notre imagination. Le présent, quant à lui, est le seul état « vécu » du monde.
En abandonnant l’espace-temps comme entité réelle, on retrouve une vision plus claire du monde
En admettant que l’espace-temps n’existe pas comme une entité, on retrouve une certaine clarté conceptuelle. Les objets, eux, existent. Ils ont une durée, une masse, une position, peuvent être déplacés, observés, pesés et ils sont à la fois dans l’espace et dans le temps, mais ils ne sont pas l’espace-temps.
C’est peut-être une manière pour la science moderne de faire un pas de côté. De s’alléger d’un modèle trop encombrant pour aborder les questions fondamentales. Comme le tableau de Magritte et sa fameuse « pipe » : ce n’est pas une pipe, c’est la représentation d’une pipe. De même, ce que nous appelons espace-temps n’est peut-être que la représentation d’un monde qui, lui, existe vraiment.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Catégories: Sciences, Sciences physiques
Le temps varie selon la masse et la vitesse selon notre compréhension actuelle.
Il n’est pas partout le même dans notre univers connu.
Existe il?
Se peut il que nous vivions dans une sorte de rêve?