On connaît l’énergie nucléaire pour ses centrales ou ses dangers. Pourtant, dans un coin tranquille d’Autriche, des chercheurs s’en servent pour sauver des cultures, freiner des épidémies et nourrir la planète. Voici donc les coulisses étonnantes du nucléaire… version pacifique.

L’AIEA, un laboratoire de science appliquée caché dans les champs autrichiens
Au début, on pourrait croire à un roman d’espionnage. Pourtant, l’histoire est bien réelle. À Seibersdorf, un petit village d’Autriche, se cache un site hors du commun : les laboratoires de l’AIEA. Officiellement, l’agence surveille la non-prolifération des armes nucléaires. Mais en parallèle, elle mène une mission plus discrète : utiliser l’atome au service du bien commun.
En effet, derrière les grilles de sécurité, huit laboratoires étudient notre environnement. On y analyse l’eau, les sols, ou encore la résilience des cultures face au climat. Chaque bâtiment abrite des chercheurs venus du monde entier, réunis pour faire avancer la science appliquée. Ainsi, l’atome devient un allié inattendu de l’agriculture moderne.
Des radiations pour booster les plantes contre la sécheresse
Prenons un exemple concret. Imaginez des bananiers capables de survivre à la chaleur, ou des plants de sorgho partis dans l’espace. Ces expériences sont menées dans le Laboratoire de génétique des plantes de l’AIEA. Là-bas, les mutations ne sont pas artificielles, mais simplement accélérées. En d’autres termes, on donne un coup de pouce à la nature.
Concrètement, on expose les graines à des radiations ionisantes pour provoquer des mutations naturelles. Ensuite, on observe les plantes sur plusieurs générations. Celles qui résistent mieux à la sécheresse ou aux maladies sont sélectionnées. Ainsi, c’est une aide précieuse pour les agriculteurs, surtout dans les zones touchées par le changement climatique.
Des moustiques stériles pour combattre les épidémies
Juste à côté, un autre laboratoire travaille sur les insectes. Là, des millions de moustiques bourdonnent derrière des filets. Ils ne sont pas dangereux. Au contraire, ils vont subir une radiothérapie ciblée, dans une salle où les chercheurs peuvent simuler n’importe quel climat. Cette étape est essentielle pour valider leur comportement.
Le principe est ingénieux : on rend les moustiques mâles stériles grâce à des rayonnements. Ensuite, on les relâche dans la nature. Ils s’accouplent, mais les œufs ne donnent rien. Résultat : les populations chutent. C’est donc une solution propre et efficace contre des maladies comme le paludisme ou le chikungunya.
Le nucléaire, un outil scientifique trop souvent oublié
Cette visite permet une prise de conscience. Oui, le nucléaire peut servir à autre chose qu’à produire de l’électricité ou des armes. Il peut aussi aider à soigner, à cultiver, à protéger. Comme le disait si justement Marie Curie, que l’AIEA cite souvent : « Plus on comprend, moins on craint.«
C’est pourquoi l’agence veut maintenant s’ouvrir au grand public. Des écoles aux chercheurs, elle accueille tous les curieux. Car, à bien y réfléchir, ces technologies peuvent façonner notre avenir. Et qui sait ? Peut-être que demain, votre café du matin viendra d’un arbre mutant cultivé sous serre, quelque part en Autriche.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Catégories: Sciences, Sciences physiques, Sciences humaines
C’est la solution pour convaincre tous ceux qui luttent contre les OGM : les parties de cellules ainsi modifiées proposent des solutions à de nombreuses maladies, voire autorisent des solutions contre des parasites sans impacter les autres êtres vivants, plantes ou animaux.