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Les migraines liées à des variations génétiques rares

Elles toucheraient jusqu’à un adulte sur cinq dans le monde

migraine
— Artem Furman / Shutterstock.com

Une analyse génétique portant sur plus d’un million de sujets a révélé des dizaines de variations associées aux migraines, ouvrant la voie à des traitements plus efficaces de cette affection.

Établir les causes de la migraine

On estime que jusqu’à 20 % des adultes dans le monde souffrent de migraines, maux de tête récurrents, souvent invalidants et difficiles à traiter. Si certains patients présentent des symptômes sensoriels annonciateurs (troubles visuels, picotements…), ce n’est pas le cas d’autres. « On sait que la migraine est héréditaire, mais il n’a pas été facile d’identifier une base génétique claire pour chaque sous-type [avec ou sans aura] », souligne Debbie Hay, de l’université d’Otago.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature Genetics, Kári Stefánsson, de la société biopharmaceutique islandaise deCODE Genetics, et ses collègues ont identifié les variations génétiques semblant influencer les épisodes migraineux. Les chercheurs ont analysé les données ADN d’1,3 million de personnes originaires d’Islande, du Danemark, du Royaume-Uni, des États-Unis et de Norvège, dont environ 80 000 souffraient de migraines.

Un total de 44 variations génétiques associées à la maladie, dont 12 n’avaient jamais été décrites auparavant, a pu être mis en évidence. Parmi ces dernières, la variante rare du gène PRRT2, aidant à réguler la signalisation entre les neurones, qui a été associée à un risque élevé de migraine avec aura et d’épilepsie.

— Billion Photos / Shutterstock.com

D’autres semblaient avoir un effet protecteur, en inhibant la fonction des gènes SCN11A et KCNK5, qui jouent respectivement un rôle dans le transport du sodium et du potassium entre les cellules.

Vers des traitements plus ciblés

Selon les auteurs de l’étude, de tels résultats ouvrent la voie au développement de nouveaux traitements ciblant les causes de la migraine, en empêchant notamment la production des protéines codées par les gènes SCN11A et KCNK5.

« Des découvertes comme celle-ci offrent un espoir substantiel aux personnes souffrant de migraines », estime Stefánsson.

« Même si des progrès considérables ont été réalisés récemment dans le traitement de la migraine, il reste encore fort à faire pour comprendre ses mécanismes et proposer un traitement adapté à chaque patient », conclut Hay.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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