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Comment les astronomes déterminent l’âge des étoiles ?

Bien qu'il soit difficile de déterminer l'âge d'une étoile, les astronomes disposent d'un certain nombre de techniques

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— Artsiom P / Shutterstock.com

Les étoiles sont des objets célestes fascinants, mais aussi très difficiles à étudier. Leur distance, leur taille et leur évolution rendent complexe l’estimation de leur âge. Pourtant, les scientifiques disposent de plusieurs méthodes pour tenter de percer ce mystère. Voici comment ils procèdent.

L’âge d’une étoile : une notion relative

Avant de parler des différentes techniques pour mesurer l’âge d’une étoile, il faut préciser ce que l’on entend par cette notion. L’âge d’une étoile correspond au temps écoulé depuis qu’elle a commencé à fusionner l’hydrogène dans son noyau. Ce processus libère une grande quantité d’énergie et permet à l’étoile de briller.

La durée de vie d’une étoile

La durée de vie d’une étoile dépend de la quantité d’hydrogène qu’elle possède. Lorsque ce combustible s’épuise, l’étoile fusionne d’autres éléments plus lourds, comme l’hélium. Elle change alors de phase et se dilate ou se contracte selon les cas. Certaines étoiles peuvent passer par plusieurs phases avant de mourir.

L’environnement d’une étoile

L’âge d’une étoile dépend aussi de son environnement. Une étoile isolée n’a pas le même âge qu’une étoile qui fait partie d’un groupe, comme une association stellaire ou un amas. Les étoiles d’un même groupe se forment en même temps et ont donc le même âge.

Les modèles théoriques

Pour estimer l’âge d’une étoile, les astronomes utilisent des modèles théoriques qui prédisent son évolution en fonction de sa masse, de sa température, de sa luminosité et de son rayon. Ces caractéristiques physiques varient au cours du temps et permettent de situer l’étoile sur son cycle de vie.

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— © NASA Goddard Photo and Video / Wikimedia Commons

Le diagramme de Hertzsprung-Russell : une méthode comparative

L’un des outils les plus utilisés pour déterminer l’âge d’une étoile est le diagramme de Hertzsprung-Russell (HR). Il s’agit d’un graphique qui représente la luminosité des étoiles en fonction de leur température. Les étoiles se répartissent sur ce diagramme selon leur stade d’évolution.

Le principe du diagramme HR

En comparant la position d’une étoile sur le diagramme HR à celle des autres étoiles du même groupe, les astronomes peuvent estimer son âge. Par exemple, une étoile jeune et chaude se situe en haut à gauche du diagramme, tandis qu’une étoile vieille et froide se situe en bas à droite.

Les limites du diagramme HR

Cette méthode présente toutefois des limites. Elle ne fonctionne que pour les étoiles qui appartiennent au même groupe et qui ont donc le même âge. Elle ne tient pas compte des effets de la distance et de l’absorption de la lumière qui peuvent fausser la mesure de la luminosité et de la température. Elle ne permet pas non plus de distinguer les étoiles qui ont des caractéristiques similaires mais qui sont à des stades différents.

— © Daniel William / Wikimedia Commons

L’astérosismologie : une méthode vibratoire

Une autre méthode pour déterminer l’âge d’une étoile est l’astérosismologie. Il s’agit d’étudier les vibrations de l’étoile causées par des ondes sonores qui se propagent dans son intérieur. Ces ondes sont générées par les mouvements du gaz et par les réactions nucléaires qui ont lieu dans le noyau.

L’accès à la structure interne

L’astérosismologie permet d’accéder à la structure interne de l’étoile et de connaître sa densité, sa composition et sa température. Ces paramètres influencent la fréquence des vibrations, qui se traduisent par des variations de luminosité. En mesurant ces variations, les astronomes peuvent déduire l’âge de l’étoile.

Les avantages de l’astérosismologie

Cette méthode est particulièrement adaptée pour les étoiles âgées, car elles ont des modes vibratoires qui sondent directement leur cœur. Elle permet aussi de distinguer les étoiles qui ont des caractéristiques similaires mais qui sont à des stades différents. Par exemple, une étoile qui fusionne l’hélium dans son cœur a une fréquence différente d’une étoile qui fusionne l’hydrogène.

— © Tania Cunha / Wikimedia Commons

La vitesse de rotation : une méthode cinétique

Une troisième méthode pour déterminer l’âge d’une étoile est de mesurer sa vitesse de rotation. Les étoiles tournent sur elles-mêmes à des vitesses variables selon leur masse et leur âge. Les astronomes ont observé que les étoiles jeunes tournent plus vite que les étoiles vieilles.

Le phénomène de la conservation du moment angulaire

Ce phénomène s’explique par la conservation du moment angulaire. Lorsqu’une étoile se forme à partir d’un nuage de gaz en rotation, elle hérite de sa vitesse initiale. Mais au cours de son évolution, elle perd une partie de son moment angulaire à cause du vent stellaire et du champ magnétique qui freinent sa rotation.

La formule de Skumanich

En 1972, l’astronome Andrew Skumanich a proposé une formule simple pour calculer l’âge d’une étoile à partir de sa vitesse de rotation et de l’activité de sa surface. Cette formule indique que la vitesse de rotation et l’activité décroissent avec la racine carrée de l’âge.

Les limites de la vitesse de rotation

Cette méthode est surtout efficace pour les étoiles plus jeunes que le Soleil, car elles ont une vitesse de rotation plus facile à mesurer. Pour les étoiles plus âgées que le Soleil, la vitesse de rotation devient trop faible et d’autres méthodes sont plus adaptées.

— © Merikanto / Wikimedia Commons

Des méthodes multiples et imparfaites

Les astronomes disposent donc de plusieurs méthodes pour estimer l’âge des étoiles, mais aucune n’est parfaite. Chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients, et dépend des caractéristiques et du contexte de l’étoile étudiée. La seule étoile dont on connaît avec précision l’âge est le Soleil, car on dispose de beaucoup d’informations sur son histoire et son évolution. Pour les autres étoiles, il faut souvent combiner plusieurs méthodes pour obtenir un résultat fiable.

— © NASA & ESA, Judy Schmidt / Wikimedia Commons

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: IFL Science

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