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IA : un homme externalise sa mémoire pendant trois semaines

Avec des résultats contrastés

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— metamorworks / Shutterstock.com

Pour faire face aux défis très réels auxquels les humains sont confrontés lorsqu’ils essaient de se souvenir de tout ce qu’ils lisent en ligne, un journaliste américain a décidé d' »externaliser » sa mémoire, en utilisant une extension s’appuyant sur l’intelligence artificielle.

S’appuyer sur l’intelligence artificielle pour « améliorer » sa mémoire

Shubham Agarwal a eu l’idée de cette expérience après avoir constaté que l’écosystème complexe du journalisme numérique et les pratiques de lecture rapide qu’il encourage (sans compter le fait qu’il soit tout simplement plus difficile de se souvenir d’un texte lu sur un écran plutôt que sur du papier) avaient « surchargé » sa mémoire.

« Souvent, au cours de la journée, je finissais par rechercher sur Google des articles que j’avais lus quelques heures plus tôt, car je ne me souvenais que de quelques mots clés », explique Agarwal. « Au cours des trois semaines que j’ai passées avec cet outil, j’ai constaté qu’il était efficace pour m’aider à me souvenir des choses, mais qu’il risquait potentiellement de dégrader ma mémoire biologique. »

Contrairement à ses concurrents qui se contentent de répertorier les pages que vous avez visitées, l’extension Heyday analyse presque tout ce que vous consommez sur votre navigateur web, y compris, mais sans s’y limiter, les documents, messages, fichiers, bulletins d’information, notes, présentations, feuilles de calcul et tweets.

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— kung_tom / Shutterstock.com

Ces données sont ensuite cryptées et divisées en catégories spécifiques, sur lesquelles Heyday s’appuie pour créer des invites dynamiques pour l’utilisateur (dans les résultats de recherche, les articles et documents consultés). Au fil du temps, l’algorithme individualisé devient de plus en plus précis et efficace.

« Notre capacité à retenir les informations entrantes est naturellement limitée »

« Notre capacité à retenir les informations entrantes est naturellement limitée », commente Andrew Dillon, de l’université du Texas. « Lorsque nous essayons de traiter un trop grand nombre de choses à la fois, cela a un prix en termes de mémorisation et de compréhension. »

S’alignant sur un certain nombre d’assistants automatiques comme Siri ou Alexa, Heyday est présenté par ses concepteurs comme un moyen d’améliorer la productivité et la créativité de l’utilisateur. Cependant, de nombreux chercheurs s’alarment des conséquences néfastes à long terme de l’externalisation de notre mémoire.

« Pourquoi apprendre un poème par cœur ? À quoi bon retenir ses tables de multiplication ? Comme notre corps, notre esprit a-t-il aussi besoin d’être exercé pour rester performant ? », s’interroge le chercheur. « De telles applications pourraient rendre la mémoire humaine plus dépendante de la technologie que jamais. »

Par Yann Contegat, le

Source: Futurism

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  • Le commandant Cousteau dont j’ai été membre de son équipe, prêchait pour qu’on en arrive à remplacer les dirigeants politiques par des ordinateurs. Pourquoi pas quand on voit où ces derniers entrainent notre pauvre société dans une spirale de décadence.