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Une cornée à base de collagène de porc redonne une excellente vision à des personnes aveugles

Aucune complication grave ou effets secondaires indésirables n’ont été observés

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— Dimitrije Puzovic / Shutterstock.com

Des cornées à base de collagène de porc ont permis à des sujets aveugles ou malvoyants de recouvrer la vue. Au cours des deux années ayant suivi les opérations, aucune complication grave ou effets secondaires indésirables n’ont été observés.

Des alternatives prometteuses aux cornées humaines

Plus de 12 millions de personnes dans le monde sont atteintes de cécité cornéenne, survenant habituellement lorsque la couche externe transparente et protectrice de l’œil se trouble ou se déforme à la suite d’un dommage ou d’une maladie. Les greffes de cornée nécessitant actuellement un donneur humain, seule une personne sur 70 ayant besoin de tels soins reçoit une. Et il s’avère que le coût prohibitif d’une telle procédure chirurgicale dans de nombreux pays à faible revenu complique encore l’accès au traitement.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature Biotechnology, Mehrdad Rafat et ses collègues de l’université de Linköping (Suède) ont mis au point un dôme à la fois souple et résistant semblable à une lentille de contact, en extrayant et en purifiant le collagène issu de tissus cutanés porcins. Après des essais précliniques concluants, l’équipe a commencé à tester les cornées artificielles sur des volontaires humains.

Les vingt personnes y participant souffraient de kératocône, affection dans laquelle la cornée s’amincit et se déforme. Quatorze d’entre elles étaient officiellement reconnues comme aveugles avant l’opération, tandis que la vue des six autres était décrite comme gravement altérée. À la suite de l’opération, tous ont vu leur vision s’améliorer significativement, avec une acuité visuelle de 10/10 observée chez trois des patients auparavant aveugles.

La cornée expérimentale à base de collagène de porc — © Thor Balkhed / Linköping University

L’utilisation de protéines de collagène implique par ailleurs un risque nettement plus faible de rejet par le système immunitaire du receveur. Alors que les personnes bénéficiant d’une greffe une cornée humaine doivent généralement prendre des médicaments pendant plusieurs années afin d’éviter le rejet, les vingt sujets ont uniquement utilisé des collyres immunosuppresseurs pendant huit semaines.

Un coût total inférieur à celui d’une greffe de cornée classique

Bien que le coût total de la nouvelle procédure reste à ce stade assez flou, Rafat estime qu’il sera inférieur à celui d’une greffe de cornée classique, variant de quelques milliers à plusieurs dizaines de milliers d’euros suivant les pays. Son équipe planifie actuellement de nouveaux essais cliniques, qui ouvriront la voie à une utilisation plus large de cette approche.

Aussi prometteurs soient ces résultats, Esen Akpek, de l’université Johns Hopkins, rappelle que les personnes atteintes de kératocône peuvent souvent bénéficier de lentilles de contact personnalisées et que différentes alternatives aux cornées humaines avaient été précédemment développées sans toutefois décoller. « Cela ne guérira pas les personnes qui ne peuvent pas être soignées avec la technologie actuellement disponible », souligne le chercheur.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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