Aller au contenu principal

« Mu », le nouveau variant du coronavirus suivi de très près par l’OMS

Celui-ci présenterait un risque de résistance aux vaccins

— Lightspring / Shutterstock.com

Pour la première fois depuis plusieurs mois, l’Organisation mondiale de la santé a ajouté un nouveau variant du SARS-CoV-2 à sa liste officielle de suivi. Désigné par la lettre Mu de l’alphabet grec, ce nouveau « variant d’intérêt » a été détecté dans 40 pays à ce jour.

Un nouveau « variant d’intérêt »

Identifié initialement en Colombie en janvier 2021 (sous le nom de B.1.621), le variant est à l’origine de 39 % des cas séquencés dans ce pays et de 13 % en Équateur, mais n’a pas été détecté massivement dans le reste du monde. « Mu présente une constellation de mutations indiquant un risque potentiel d’évasion immunitaire », indique l’OMS dans son dernier rapport. « Les données préliminaires montrent une réduction de capacité de neutralisation des sérums convalescents et vaccinés similaire à celle observée pour le variant bêta, mais cela doit être confirmé par d’autres études. »

Le Groupe consultatif technique sur l’évolution virale de l’OMS dispose d’une classification à trois niveaux pour les nouveaux variants du SARS-CoV-2. Prévoyant une surveillance plus poussée, le premier se concentre sur les variants présentant « des preuves d’un impact phénotypique ou épidémiologique ». Considérée comme tel à la fin du mois de mai, la souche B.1.621 a été reclassée en tant que « variant d’intérêt » le 30 août, ce qui lui a valu d’être désignée par un caractère de l’alphabet grec. Si sa situation venait à évoluer, Mu pourrait rejoindre la liste des « variants préoccupants », ultime niveau de la classification de l’OMS.

Jusqu’à présent, il existe peu de travaux solides en ce qui concerne l’augmentation de la transmissibilité, l’évasion immunitaire ou la gravité de la maladie chez les sujets contractant ce variant. Une étude britannique publiée récemment dans The Lancet Infectious Diseases a suggéré que Mu possède plusieurs mutations le rendant susceptible d’échapper aux vaccins actuels, et qu’il doit donc être surveillé de près. « Leur présence pourrait justifier la reclassification de ce variant et le déploiement de ressources de santé publique supplémentaires pour contenir sa propagation », écrivent les chercheurs.

Une étude en laboratoire publiée fin juillet a de son côté révélé que les anticorps générés par le vaccin Pfizer pouvaient encore neutraliser efficacement le variant Mu. Toutefois, l’équipe de chercheurs italiens a noté que la neutralisation était nettement inférieure à celle observée pour les variants antérieurs du SARS-CoV-2.

Des noms de constellations pour remplacer les caractères de l’alphabet grec

Mu est la douzième souche du coronavirus a être désignée par une lettre de l’alphabet grec. À l’heure actuelle, quatre variants (Alpha, Bêta, Gamma et Delta) sont considérés comme préoccupants par l’OMS, cinq variants d’intérêt (Eta, Iota, Kappa, Lambda et désormais Mu), tandis que trois appartenant auparavant à cette catégorie (Epsilon, Zeta et Theta) ont été déclassés après une étude et une surveillance étroites.

Il reste 12 caractères dans l’alphabet grec à attribuer pour les prochains variants d’intérêt du SARS-CoV-2. Une fois ceux-ci épuisés, l’Organisation mondiale de la santé pourrait utiliser des noms d’étoiles ou de constellations pour les désigner.

Par Yann Contegat, le

Source: New Atlas

Étiquettes: , , , ,

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *