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Les mineurs LGBT+ ne pourront plus être contraints à des « thérapies de conversion » en Allemagne

Ces thérapies sont malheureusement toujours pratiquées et autorisées en France...

C’est un fléau qui touche encore beaucoup de pays occidentaux : les thérapies de conversion, qui ont pour but de « guérir » les homosexuels et ainsi les forcer à devenir hétérosexuels. Parfois fait au moyen d’électrochocs, ces pratiques viennent toutefois d’être interdites, pour les mineurs, en Allemagne.

Les thérapies de conversion, qu’est-ce que c’est ?

Les thérapies de conversion sont des pratiques visant à changer l’orientation sexuelle d’une personne. Aussi appelées thérapies de réorientation sexuelle ou thérapies réparatrices par ses partisans, elles sont pratiquées depuis le XIXe siècle et prennent de mutiples formes.

L’homosexualité était considérée comme une paraphilie (une « déviance sexuelle ») jusqu’à la fin du XXe siècle. En effet, ce n’est qu’en 1992 qu’elle a été retirée de la Classification internationale des maladies mentales de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Depuis le XIXe siècle, différentes méthodes sont utilisées pour pratiquer les thérapies de conversion. Des méthodes douces pouvaient y être employées, peu décrites car pratiquées généralement par des personnes autres que des médecins, à l’aide de la prière par exemple.

Mais des méthodes beaucoup plus violentes pouvaient être employées, parmi elles la lobotomie, qui consiste en une opération du cerveau, ou encore la thérapie par électrochocs, où les praticiens font subir des électrochocs à leurs patients au moment de leur montrer des images de personnes du même sexe, nues. D’autres pratiques, tout aussi intrusives, étaient utilisées, comme les mariages forcés ou encore d’obliger les hommes à rencontrer des prostituées.

— lazyllama / Shutterstock.com

Des pratiques toujours autorisées de nos jours

Ces pratiques, qui aujourd’hui nous semblent barbares, sont toutefois toujours utilisées. Ainsi, l’Allemagne vient tout juste de l’interdire, et ce, uniquement pour les mineurs. Le Bundestag, Parlement allemand, a donc approuvé la volonté du ministre de la Santé, qui y affirmait que “l’homosexualité n’est pas une maladie, nous ne voulons pas de ce genre de choses dans ce pays”. Jens Spahn, membre de la CDU (chrétien-démocrate), le parti de la chancelière Angela Merkel, “le terme de thérapie est déjà trompeur”, étant donné les méthodes brutales qui y sont utilisées.

Une sorte de vide juridique entoure les thérapies de conversion, et ce, dans de nombreux pays. Ainsi, en 2018, Peter Brice racontait au Journal de Montréal les thérapies qu’il avait subies en 1964, alors que l’homosexualité était encore un délit au Royaume-Uni. Il se souvient : « L’idée, c’est de provoquer un sentiment de répulsion quand vous pensez à un autre homme. » Ainsi, alors qu’il était forcé de regarder des images d’hommes en maillot de bain, il subissait des injections provoquant vomissements et diarrhées.

Les thérapies de conversion ont pignon sur rue aux États-Unis, où la communication autour de ces pratiques est très forte. À l’aide de groupes dits « ex-gays » comme Exodus International, les thérapies de conversion visent, selon les termes de ces groupes, à « guérir » l’orientation des personnes homosexuelles. En France, cela se passe plus « subtilement », à travers des personnes qui proposent de « restaurer » des jeunes pour les ramener dans le « droit chemin » de l’hétérosexualité. C’est l’objet d’un livre de Jean-Loup Adénor et Timothée de Rauglaudre, Dieu est amour. La plupart du temps pratiquées par des groupes religieux, Frédéric Gal, directeur de l’association Le Refuge, expliquait en 2019 à RTL que le but de ces thérapies est « d’induire une notion de culpabilité chez la personne qui subit ces thérapies. En plus de dire que ce n’est pas bien, on dit que la pulsion d’homosexualité est de ‘ta faute donc c’est toi qui dois la maîtriser’, soit pour aller vers l’élément hétérosexuel, soit pour refréner tes envies. »

Très peu d’États ont légiféré sur la question. Parmi les États membres de l’ONU, seuls 3 ont interdit ces pratiques sur l’ensemble de leurs territoires. Ainsi, le Brésil, l’Équateur et Malte ont interdit ces pratiques. Des associations militent pour leur interdiction, à l’instar du Carrefour des Chrétiens inclusifs. Selon l’Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexuées (ILGA World), en février, environ une dizaine d’États souhaitaient interdire ces pratiques, comme le Canada, le Royaume-Uni, le Mexique… En 2018, le Parlement européen a voté un texte appelant les États membres à interdire ces pratiques.

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