Aller au contenu principal

Les seiches se privent au déjeuner lorsqu’elles savent qu’il y aura des crevettes au dîner

Cela montre à quel point le cerveau de ces créatures est sophistiqué

— Richard Whitcombe / Shutterstock.com

Lorsque les seiches savent que les crevettes, leur nourriture préférée, seront disponibles le soir, elles consomment moins de crabes pendant la journée. Un comportement illustrant les capacités cognitives avancées de ces animaux.

Une capacité d’adaptation étonnante

En matière de recherche de nourriture, le comportement de la seiche peut être qualifié de sélectif ou d’opportuniste. En observant la seiche commune européenne, Sepia officinalis, les chercheurs ont en effet constaté que celle-ci consommait beaucoup moins de crabes durant la journée lorsqu’elle savait qu’un approvisionnement fiable en crevettes interviendrait le soir. À l’inverse, lorsque l’approvisionnement en crevettes devenait aléatoire, les seiches faisaient évoluer leur régime alimentaire en conséquence et s’assuraient de consommer une quantité suffisante de crabes durant la journée pour couvrir leurs besoins quotidiens.

« Il a été surprenant de voir à quelle vitesse les seiches ont adapté leur comportement alimentaire. C’est un comportement très complexe qui n’est possible que parce qu’elles possède un cerveau sophistiqué », avance Pauline Billard, première auteure de cette étude parue dans la revue Biology Letters.

Les chercheurs ont constaté que les animaux passaient rapidement d’une stratégie alimentaire à une autre en fonction de leur expérience. En apprenant et en se souvenant des modèles de disponibilité de la nourriture, les seiches vont optimiser leur activité de recherche de nourriture non seulement pour garantir qu’elles mangent suffisamment, mais aussi pour s’assurer qu’elles consomment les aliments dont elles raffolent en plus grande quantité.

« Cette découverte pourrait apporter un éclairage précieux sur les origines évolutives d’une capacité cognitive aussi complexe »

Les seiches consomment une large gamme d’aliments (crabes, poissons, calmars…) en fonction de leur disponibilité. Malgré un régime alimentaire aussi varié, elles affichent de fortes préférences alimentaires. Pour le vérifier, les chercheurs ont nourri vingt-neuf spécimens cinq fois par jour, pendant cinq jours, en plaçant un crabe et des crevettes à égale distance de la seiche et en observant sur quel source de nourriture celle-ci se jetait en premier. Toutes ont montré une préférence pour les crevettes.

Pour survivre, les animaux doivent constamment s’adapter aux changements de leur environnement. Bien que sur le plan évolutif, vertébrés et céphalopodes aient divergé il y a environ 550 millions d’années, ils s’avèrent remarquablement similaires en ce qui concerne l’organisation de leur système nerveux, et les seiches ont la particularité de naître avec un système nerveux central très développé, qui leur permet d’apprendre dès leur plus jeune âge.

« Cette stratégie de recherche de nourriture flexible montre que les seiches peuvent s’adapter rapidement aux changements de leur environnement grâce à l’expérience qu’elles ont acquise », explique Nicola Clayton, ayant supervisé les recherches. « Cette découverte pourrait apporter un éclairage précieux sur les origines évolutives d’une capacité cognitive aussi complexe », conclut la scientifique.

Par Yann Contegat, le

Source: Eurekalert

Étiquettes: , ,

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *