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Le Tramadol, antalgique addictif de la classe des opioïdes, placé sous haute surveillance en France

Ce médicament a causé la mort de 17 000 Américains en 2016... Et en 2017, 6,8 millions de Français en ont consommé

Très addictif et signe de dépendance, l’antidouleur Tramadol va bientôt être placé sous surveillance par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) à compter du 15 avril 2020. En effet, cette dernière souhaite limiter sa durée maximale de prescription en la passant de un an à trois mois.

Un antidouleur addictif bientôt placé sous surveillance

Le Tramadol sera très prochainement placé sous étroite surveillance comme l’a annoncé l’ANSM le mardi 15 janvier. À partir du 15 avril prochain, cet antalgique de la famille des opioïdes ne pourra plus être prescrit pour une durée de un an, mais de seulement trois mois. Cela permettra à l’Agence nationale de sécurité du médicament de mettre en avant les conséquences du rapport qu’elle avait publié en février 2019 au sujet de la prise de ce genre de médicaments en France.

Ce médicament est prescrit en cas de fortes douleurs, notamment à la suite d’une opération chirurgicale. Mais les médecins indiquent qu’il est primordial que sa durée de prescription ne soit pas trop longue, cet antalgique devenant rapidement addictif. Il a notamment été à l’origine d’une crise sanitaire dévastatrice aux États-Unis en causant la mort de 17 000 patients en 2016. Dans ce pays, la surconsommation de ce type d’antalgiques a provoqué environ 218 000 décès en moins de vingt ans. Aujourd’hui, les autorités s’inquiètent fortement quant à l’augmentation des hospitalisations liées à une mauvaise prescription du Tramadol : entre 2000 et 2017, elles ont presque triplé et on recense au minimum 200 décès par an.

« Les médecins connaissent mal la molécule et les patients ne reconnaissent pas toujours les signes de dépendance. Nous souhaitons débanaliser la prescription de Tramadol, notamment à la sortie de l’hôpital, où l’on donne souvent des ordonnances pré-imprimées aux patients« , explique Nathalie Richard, directrice adjointe des médicaments antalgiques et stupéfiants à l’ANSM.

Le Tramadol est commercialisé sous plusieurs marques, dont le Topalgic, et sous forme de génériques. Il peut également être associé à du paracétamol ou à un anti-inflammatoire. Par ailleurs, il s’agit de l’antalgique opioïde le plus prescrit en France : 6,8 millions de Français ont dû en prendre au moins une fois durant l’année 2017.

— Tongchai / Shutterstock.com

« Certains patients présentent des symptômes de dépendance après seulement un mois »

À cause de cet antalgique addictif, « certains patients présentent des symptômes de dépendance après seulement un mois » de prise, explique Nicolas Authier, chef du service de pharmacologie et du centre de la douleur du centre hospitalier universitaire de Clermont-Ferrand. « En outre, le sevrage est complexe, car le Tramadol agit à la fois comme un antidouleur et un antidépresseur« , précise-t-il également. Même s’ils ne souffrent plus de leurs douleurs, certains patients ne parviennent donc pas à arrêter d’en prendre afin d’atténuer leur stress et leur anxiété.

Autre problème critique : trop dépendants, certains patients ne cessent de faire du nomadisme médical afin d’obtenir de nouvelles ordonnances ou modifient eux-mêmes leur ordonnance afin de rajouter le Tramadol dans la liste des médicaments qu’ils doivent prendre. Selon l’ANSM, cet antidouleur est celui qui est le plus rajouté sur les ordonnances falsifiées, sachant que la codéine est le premier. Nicolas Authier se remémore également le cas très inquiétant d’un de ses patients qui était venu le voir après avoir consommé dix-huit comprimés de Tramadol par jour : « Il avait fini par se faire prendre par l’Assurance maladie et achetait son Tramadol par boîtes de 100 sur Internet. La douleur liée à son accident de moto avait disparu, mais il l’utilisait comme anxiolytique« , rapporte-t-il.

Par Cécile Breton, le

Source: Le Monde

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  • bonjour – morphine,tramadol,klipal et autres codéïnés j’en prends si nécessaire, il peut se passer des semaines et même des mois sans aucune prise et si forte douleur jamais plus de3 à 4 par jour sur une durée n’excédant pas 1 semaine à 15 jours et si persistance…médecin ou hôpital.
    L’addiction ? je pense que le cerveau du patient est vraiment faible et malade.

  • Je trouve ça à la fois sain et stupide. Sain car de toute évidence, certains en abusent. Stupide, car comment vont faire les personnes avec des douleurs chroniques? Au bout de 3 mois ils se démerdent? Tous les dérivés morphiniques sont addictifs donc pourquoi mettre celui là en particulier sous surveillance et pas les autres? Les gens qui prennent un antidépresseur ou un anxiolytique sont par ailleurs bien souvent tout aussi dépendants de leur médicaments. La médecine n’a que très peu d’armes thérapeutiques contre la douleur (et en plus assez médiocre, j’en sais quelque chose. Aucune percée dans ce domaine en plus) et il faut encore qu’ils trouvent moyen de fliquer les patients.

    • Par contre, je confirme que le tramadol est addictif. Pour une prise au long cours, je recommande un sevrage très progressif en baissant d’un tiers d’ixprim par semaine (ça fait environ 12 milligrammes). Suffit de couper les gélules en 3. Cette technique fonctionne pour tous les médicaments d’ailleurs. Le corps s’adapte à tout tant que c’est lent et progressif. Il déteste être brusqué. C’est là que les réactions de manque se manifestent. Mais en se donnant le temps on y arrive, même après des années de prises.

    • l’année dernière je suis venue à l’hôpital ressentant des brulûres on m’a diagnostiqué un zona et prescrit du TRAMADOL, 24h après j’étais chez mon médecin traitant : vertiges, nausées, et j’en passe, je n’ai pas supporté : il faudrait peut-être que les hôpitaux ne les donne pas d’emblée , mon médecin m’ayant ensuite prescrit du doliprane tout simplement

  • J’ai utilisé ce médicament pour des problèmes de douleurs arthrose tendinites et autres après un médicament paracétamol qui n’était plus efficace.J’ai eu de gravesproblèmes,intestins,constipation,infections urinaire,je ne me souvenais vaguement de certaines choses,irascible.
    Courbatures,grosses douleurs,jambes,bras,dos,cou.
    Je l’ai arrêté aussitôt,en me soignant pour mes problèmes que j’avais eu avec.
    Ensuite kiné,jusqu’à ce que je n’ai plus de douleurs.
    Pour moi il est à proscrire!!!

  • Je connais…Très agréable comme effet en plus de ne plus sentir la douleur,vous êtes sur un petit nuage,dans le coltard…Les problèmes de votre vie vous n’y pensez plus et l’effet est un peu comme après un orgasme.
    MAIS il faut être conscient que c’est un opiacé,une drogue tout comme le shit ou l’herbe ou l’alcool à haute dose et multiprise.
    La redescente est désagréable et l’idéal est d’en prendre de moins en moins jusqu’à l’arrêt définitif.
    Si vous n’en prenez qu’une seule fois ou espacé d’un mois,vous n’aurez pas d’addiction, comme l’alcool.Si vous commencez à en prendre tous les jours,cela deviendra une drogue.