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Nos sapins de Noël sont aussi victimes du réchauffement climatique

Les producteurs peinent à adapter leurs cultures à cause de la hausse des températures

Chaque année, aux premières lueurs du mois de décembre, les gens se ruent dans les magasins ou chez les fleuristes afin de trouver le sapin qui habillera au mieux leur salon. En France, mais également en Europe, il existe plusieurs dizaines de producteurs de sapins de Noël. Or, nos sapins sont de plus en plus victimes du réchauffement climatique. Ils souffrent également de la canicule et les producteurs peinent à s’adapter à ces changements.

NOS SAPINS DE NOËL : DES VICTIMES DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Dans le parc naturel des Vosges du Nord, la culture de sapins naturels, destinés à être vendus pour Noël, occupe une place importante. Jean-Louis Marcinkowski et sa femme, Anne-Marie, sont propriétaires d’une entreprise familiale qui se nomme Le Roi Vert. A l’approche de Noël, ils doivent travailler d’arrache-pied sur leurs hectares d’anciennes terres agricoles recyclées en surface de culture de sapins.

Après près de trente années à travailler dans ce domaine, ils établissent désormais un triste constat : les sapins cultivés pour Noël subissent de plus en plus les effets du réchauffement climatique. « Un sapin, c’est dix ans de travail », explique Jean-Louis Marcinkowski. Malheureusement, sur une de leurs parcelles, des variétés de sapins, appelées Epiceas et Eobilis, mesurant à peine 20 centimètres de haut, sont déjà jaunies ou à moitié brûlées. 20 % des pousses qui ont été plantées au printemps 2019 sont parties en fumée à cause de la canicule de cette année. Ces variétés de sapins sont bien plus sensibles que d’autres au réchauffement climatique.

— jakkapan / Shutterstock.com

DES PRODUCTEURS QUI DOIVENT S’ADAPTER AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Une situation aussi critique pousse les producteurs à s’adapter. « On s’adapte en essayant de nouvelles variétés », précise-t-il. « Les grandes chaleurs (ayant) brûl(é ses Nobilis) en été », Jean-Louis Marcinkowski a d’ailleurs pris la décision de ne plus en planter au printemps prochain. Ainsi, depuis quelques années, il expérimente le Lasiocarpa, venu du Nouveau-Mexique et du Colorado, aux Etats-Unis, et qui est plus résistant à la chaleur. « On l’a essayé avec 500 sapins, ça a l’air d’aller. Donc, on va se lancer », conclut confiant Jean-Louis Marcinkowski.

« Il y a certains endroits en France où on pourra se poser la question de la pérennité de la culture de sapins de Noël. Compte tenu de la durée de la culture qui est de 10 ans, ce n’est pas facile de faire évoluer, on s’adapte plutôt », explique à son tour Frédéric Naudet, président de l’Association française du sapin de Noël naturel (AFSNN). A l’avenir, la culture de sapins de Noël va donc devenir un véritable enjeu pour les producteurs. Ils doivent continuer de se battre avec les effets du réchauffement climatique.

— barmalini / Shutterstock.com (image d’illustration)

COMMENT SONT-ILS CULTIVÉS EN FRANCE ET EN EUROPE ?

La France fait partie des pays les plus gourmands en cultures de sapins de Noël naturels. Au total, il existe près de 200 producteurs qui s’étendent sur environ 5 000 hectares. Si la région des Vosges accueille beaucoup de cultures de sapins, c’est en Bretagne, en Bourgogne et en Rhône-Alpes qu’elles sont les plus abondantes. Pour quelle raison ? Le climat et l’état des sols de ces régions facilitent la pousse des sapins de Noël naturels. En Europe, le Danemark et l’Allemagne sont les producteurs les plus importants.

C’est un fait : les producteurs de sapins sont régulièrement critiqués pour leurs coupes d’arbres à la chaîne. Or, ils affirment qu’il s’agit d’une culture identique à d’autres. Une culture qui contribuerait d’ailleurs à capter les émissions de CO2 et, de ce fait, serait un moyen utilisé pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique. « Le sapin naturel pousse sur des terrains agricoles dans un cadre réglementaire bien déterminé. Donc ça n’a pas de sens de penser que cela contribue à la déforestation », précisé Frédéric Naudet.

Par ailleurs, de nos jours, « les gens sont très difficiles : ils veulent un très beau sapin et pas cher ! », explique également Jean-Louis Marcinkowski. Les producteurs doivent donc également adapter leurs cultures pour garantir aux clients de pouvoir s’offrir des sapins qui ont une odeur agréable, bien fournis, de toutes les tailles et qu’ils pourront garder le plus longtemps possible dans leur salon. Une étude réalisée par FranceAgriMer, établissement national des produits de l’agriculture et de la mer, révèle d’ailleurs qu’environ 6 millions de sapins naturels ont été achetés par près de 20 % de foyers, de revenus moyens, en 2018.

https://youtu.be/eUiCgQ1ck2I
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