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Pour pouvoir mendier, les sans-abris d’Eskilstuna doivent désormais disposer d’un permis

Le précieux sésame est facturé 250 couronnes suédoises, soit 23 euros

Dans cette petite ville suédoise située à une centaine de kilomètres de Stockholm, toute personne s’adonnant à la mendicité doit désormais s’affranchir d’un permis délivré par les autorités et valable trois mois. Explications.

Jusqu’à 372 euros d’amende

En vigueur depuis le 1er août, cette mesure mise en place par les pouvoirs publics de l’agglomération d’Eskilstuna, qui compte une centaine de milliers d’habitants, n’a pas manqué de créer la polémique. Facturé 250 couronnes suédoises (environ 23 euros), et valable trois mois, ce « permis de mendier » dans les rues de la ville s’obtient en effectuant une demande en ligne ou en se présentant dans un commissariat de police muni d’une pièce d’identité en cours de validité.

Les sans-abris et personnes surprises en train de mendier qui ne disposent pas du précieux sésame sont désormais passibles d’une amende allant de 200 à 4 000 couronnes suédoises (entre 18 et 372 euros environ). Depuis la mise en place du dispositif, la police locale a indiqué avoir enregistré huit demandes de permis et sévi à trois reprises contre des ressortissants européens faisant « illégalement » la manche devant différentes enseignes du centre-ville.

« Bureaucratiser la mendicité »

Comme l’a expliqué Jimmy Jansson, social-démocrate faisant partie du conseil municipal d’Eskilstuna : « Il ne s’agit pas de harceler les personnes vulnérables mais d’essayer de répondre à une plus grande question : savoir si nous pensons que la mendicité devrait être normalisée au sein du modèle social suédois. J’entends beaucoup de critiques à l’égard de toute tentative de réguler la mendicité, mais je ne vois pas la même force, ni la même énergie envers le fait que les gens soient forcés de mendier en premier lieu. »

En Suède, de nombreuses voix s’élèvent pour critiquer cette mesure choc, estimant qu’elle risque de légitimer ces activités tout en fragilisant encore davantage les personnes qui mendient. Ses détracteurs redoutent notamment le fait que ces personnes originaires en grande partie de Roumanie et de Bulgarie se voient avancer les fonds nécessaires pour obtenir le fameux permis par des organisations criminelles locales, qui se chargeraient ensuite de les extorquer.

Un argument réfuté par le conseiller municipal, qui précise que ce permis permet de « bureaucratiser » la mendicité afin « de la rendre plus difficile ». Ce dernier espère que cela poussera les personnes concernées à entrer en contact avec les services sociaux de la ville.

https://twitter.com/Ratgemini/status/1159394674488029185

Par Yann Contegat, le

Source: Courrier International

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