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Kerbal Space Program : le simulateur de conquête spatiale qui vous emmène aux confins de l’Univers !

Malgré une condition bien terrienne, la conquête spatiale a toujours été l’un des objectifs supérieurs de l’humanité. L’homme et ses rêves ont depuis dompté la physique pour nous alléger des fatalités, et atteindre l’apesanteur.  S’ils sont plusieurs à pouvoir se vanter de connaître l’envers de la Lune, une telle ascendance ne saurait concerner le commun. Le monde indépendant vidéoludique aura alors apporté une réponse à nos désirs avec un jeu de simulation, Kerbal Space Program. SooGeek vous emmène vers l’infini et au-delà.

Squad est une entreprise mexicaine créée en 2009 avec pour projet de produire du contenu multimédia à des fins commerciales sur le territoire au profit de marques comme Samsung, Nissan, Coca-Cola ou Sony. Dans leur équipe évolue Felipe ‘HarvesteR’ Falanghe, en charge du développement de petits jeux vidéo et autres applications marketing. C’est lui qui en 2010 proposera aux propriétaires de l’entreprise de se lancer dans l’élaboration d’une création originale à des fins purement ludiques, Kerbal Space Program.

Abrégé KSP ou Kerbal, ce simulateur de conquête spatiale aura connu sa première version en juin 2011 et ne sortira de sa phase beta qu’en avril 2015. Une période de presque 4 ans qui aura servi à affiner la physique de jeu et agrémenter son contenu. En perpétuel développement, le succès de KSP a ainsi convaincu les dirigeants de Squad de laisser chaque employé présenter son rêve à la firme pour peut-être le réaliser. Depuis, ils ont totalement abandonné le marketing pur et pour se diversifier dans différents domaines, comme la production de disques de musique.

Les Kerbals, habitants de la planète Kerbin, sont de petits êtres humanoïdes verts et mignons. Dans KSP votre objectif sera de les guider toujours plus loin dans le système solaire, et au-delà, à l’aide de fusées et vaisseaux spatiaux de votre conception. Néanmoins attention, le style cartoon voulu par HarvesteR et le côté ludique de l’assemblage astronautique sont totalement trompeurs ! Vous êtes ici dans un simulateur très pointilleux avec une physique rigoureuse et réaliste. Autrement dit, vous n’êtes pas près de décrocher la lune.

Loin d’être une balade, votre épopée demandera plusieurs essais ratés avant d’atteindre le moindre objectif. Chaque lancement de fusée peut être réinitialisé sans pénalités à tout moment. Toutefois, les manœuvres sont longues et délicates, et souvent vous atteindrez les limites de votre engin sans pouvoir le ramener au hangar. 4 Kerbals avant d’élaborer un lanceur qui saura atteindre l’orbite de Kerbin et revenir sans encombre, 12 pour atteindre la Lune, autant pour alunir, une poignée de plus pour en ramener de précieux échantillons. Oui, beaucoup seront laissés sur le carreau, dérivant à l’infini dans l’espace ou peut-être virevoltant autour d’une planète en attendant une éventuelle mission de sauvetage.

Échouer n’aura jamais été si gratifiant. L’engin s’est peut-être éclaté sur l’objectif, ou vous avez détruit les propulseurs en essayant de vous poser, condamnant ainsi l’équipage, mais tout le chemin parcouru restera un exploit en soi, digne des plus grandes légendes spatiales Kerbals. C’est parce que le travail acharné et l’implication du joueur payent que vous recommencerez, en mieux, pour repousser encore les limites de l’inconnu. Voilà la magie de KSP.

Impossible de rendre compte de l’exigence du jeu, de sa difficulté, de sa subtilité sans en prendre les commandes. Je vous avertis donc qu’il vous faudra investir beaucoup de votre temps pour assimiler les mécaniques nécessaires au moindre haut fait. La phase de conception de votre navette ne devra pas être prise à la légère sans quoi elle explosera en vol ou n’aura simplement pas assez de carburant pour atteindre la moitié du chemin qui la sépare de sa destination. Avoir plus de carburant veut dire équiper plus de réservoirs, ce qui veut dire plus de poids, donc un plus grand besoin de puissance et un plus grand nombre de moteurs et tuyères et fatalement, plus de carburant.

Le timing de vos manœuvres sera important lui aussi. Rater de 30 secondes l’instant T pour sortir d’une orbite consommera une montagne de ressources qui vous manquera fatalement pour la suite de votre voyage. Vous avez donc le choix. Apprendre les bases de l’astrophysique et de la balistique, en testant les limites physiques du simulateur pour désigner les phases propices à chaque manœuvre, ou, Internet étant ce qu’il est, décider de profiter de l’expérience partagée par d’autres Kosmonautes. Voilà une option qui pourra éviter pas mal de frustration tout en enlevant un paquet de satisfaction.

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C’est ainsi que, échec après échec, erreur après erreur, vous poursuivrez les étoiles accompagné de vos sympathiques mais apathiques Kerbals, toujours prêts à jouer les kamikazes au nom de la science. Consternation, stress, découragement vous accompagneront la plupart du temps face à un objectif inaccessible. Il ne faut toutefois pas considérer le travail, mais sa récompense. Allégresse et béatitude viendront vous consoler aussitôt votre mission menée à terme, si bien que c’est épris d’une fringale astronomique que vous définirez un nouvel objectif encore plus inaccessible et insensé que le précédent, vers l’infini et au-delà.

Par Gabriel Pilet, le

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