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Portrait de George R. R. Martin, l’un des plus célèbres écrivains de notre époque !

L’homme fait rêver ses lecteurs depuis deux décennies avec A Song of Ice and Fire et les téléspectateurs de Game of Thrones depuis l’adaptation de HBO. George R. R. Martin est au coeur d’un phénomène interplanétaire, mais sa carrière est loin de se résumer à la série pour laquelle la plupart de ses fans le connaissent. Venez découvrir la vie et la carrière de celui que la critique surnomme depuis déjà quelques années le Tolkien américain.

L’auteur George Raymond Martin est né le 20 septembre 1948 à Bayonne dans le New Jersey à quelques kilomètres au sud-ouest de New York. Si vous vous demandez pourquoi il n’y a pas de deuxième R dans son nom, c’est que « Richard » n’est venu qu’à sa confirmation catholique (le rite après la communion). Initialement, il vit dans une grande maison héritée de la famille sur Broadway, mais la famille doit ensuite repartir à Bayonne pour y vivre.

Son père travaille sur les docks du port, visible depuis l’appartement où grandit Martin. C’est en regardant les bateaux venir des quatre coins du monde et repartir vers l’horizon qu’il s’imagine découvrir d’autres pays et fait la lecture de beaucoup de livres pour entretenir son imagination.

Bayonne dans les années 70

Lorsque sa famille déménage de nouveau, c’est pour s’installer un peu plus loin au bord de la rivière Kill Van Kull où passent toute la journée des navires portant les drapeaux de tous les pays de la planète. Muni d’une encyclopédie des drapeaux, il les apprend tous par coeur dès qu’il en voit un passer devant chez lui et s’imagine monter à bord du navire pour visiter d’autres continents.

C’EST À PARTIR DE SES JEUNES ANNÉES QUE MARTIN PREND LA PLUME ET ÉCRIT SES PREMIÈRE HISTOIRES

À la tombée de la nuit, les lumières de Staten Island illuminaient la surface de l’eau et ce décor devenait le cadre de ses expéditions imaginaires. La lumière au loin pouvait aussi bien être New York que Paris ou Trantor d’Asimov. C’est à partir de ses jeunes années que Martin prend la plume et écrit ses premières histoires.

Il vend ses histoires aux voisins du quartier. Dans ces dernières, il met en scène les petites tortues dont il s’occupe depuis sa chambre et les anthropomorphise pour qu’elles puissent s’entre-tuer dans des complots machiavéliques depuis leurs châteaux. Les bases de A Song of Ice and Fire étaient déjà là. Durant son adolescence, il se passionne pour les comics et écrit des histoires pour des fanzines avant d’entamer des études de journalisme.

Sa première histoire publiée fut The Hero en 1971 dans le magazine Galaxy. Deux ans plus tard, With Morning Comes Mistfall est nominé au Hugo Award. L’Histoire aurait presque pu mettre un terme à ses ambitions, car il est appelé à servir durant la guerre du Vietnam. Cependant, Martin décide de faire acte d’objection de conscience et y échappe.

IL DEVIENT FRUSTRÉ D’ÉCRIRE DES HISTOIRES QUI NE SONT PAS LUES

Ne pouvant pas vivre de son écriture, il convainc son professeur de lui obtenir une position dans l’université tout en continuant de faire publier ses histoires. Suite à la mort de l’un de ses meilleurs amis, Martin traverse une crise existentielle et décide finalement de quitter son boulot, de déménager quelque part où le coût de vie sera moindre et de devenir écrivain à temps plein.

Cela fonctionne pendant quelque temps, mais lorsque son livre The Armageddon Rag sort en 1983, les médiocres ventes de l’oeuvre détruisent tout espoir de publier un autre roman par la suite. Pour contourner le problème, il saute sur l’occasion d’écrire pour la télévision, notamment pour la célèbre série The Twilight Zone.

Lorsqu’il peut, il continue d’écrire des nouvelles et autres histoires courtes dans la seconde moitié des années 80. Se faisant en même temps connaître dans le milieu de la télévision, il est choisi pour produire et écrire Beauty and the Beast, une nouvelle série fantastique à partir de 1989. Cela dit, beaucoup de ses scripts ne finissent pas en production et Martin devient frustré d’écrire des histoires auxquelles il tient, mais qui ne sont lues par personne.

Le mur d’Hadrien a fortement inspiré George R. R. Martin et a fait naître l’idée du mur de Westeros

Passionné d’Histoire, il profite d’un voyage au Royaume-Uni pour visiter le mur d’Hadrien. De là, il s’imagine dans la peau d’un soldat romain venant d’Italie, faisant le guet sur l’une des tours du mur qui délimitait alors le monde romain. Qui sait ce qui pouvait sortir de ces forêts obscures visibles à l’horizon ?

A GAME OF THRONES EST PUBLIÉ EN 1996

L’idée principale pour sa série fantastique était née, celle du Mur séparant Westeros du nord des Autres. De façon maligne, il rattache cela avec un chapitre qu’il avait écrit quelque temps auparavant. Un chapitre pour une histoire qui avait fini dans un tiroir. C’était une vision qu’il avait eue d’une famille médiévale se baladant en forêt et trouvant une portée de louveteaux.

Le nombre de bébés correspondant au nombre de frères et soeurs, chacun en adopta un avant de rentrer dans une grande forteresse. Pour le coeur de son intrigue, il s’inspire très largement de la Guerre des Deux-Roses. Après beaucoup d’écriture et de réécriture, George R. R. Martin fait publier A Game of Thrones en 1996.

En plaçant la condition humaine au coeur de la narration, Martin parvient à toucher les lecteurs d’une façon plus intime qu’à l’accoutumée dans ce genre de registre. Les retours de la critique sont positifs et l’effet boule de neige entraîne la publication du deuxième volume, A Clash of Kings en 1998 puis A Storm of Swords en 2000. Ce dernier conclut la première partie d’une saga prévue pour sept volumes.

Il faudra ensuite attendre cinq ans pour voir A Feast for Crows, qui devient le premier livre de Martin à atteindre la première place sur la très prestigieuse Bestseller List du New York Times. Alors que l’adaptation de son oeuvre en série télévisée par HBO devient un phénomène mondial, le cinquième volume, A Dance with Dragons sort en 2011 et bat tous les records de ventes pour l’auteur.

Le point fort de Martin, au-delà des intrigues complexes qui animent son univers fantastique, c’est la qualité de l’écriture lorsqu’il s’agit des personnages et de leurs dialogues. Si les personnages sont si attachants, c’est parce qu’ils semblent réels. Ils sont imparfaits, que ce soit éthiquement, moralement et plus généralement humainement. Quel que soit le genre de personnage qu’un lecteur aime lire, il trouvera son compte avec au moins l’un d’entre eux dans A Song of Ice and Fire.

Même si elle est loin d’être la plus cynique ou la plus gore, il est vrai que l’oeuvre de Martin est aussi réputée pour être sombre, voulant dépeindre la fantasy avec un angle réaliste. Les éléments magiques sont toujours impressionnants (dragons, white walkers, etc.), mais sont au final très peu nombreux. À côté de cela, l’histoire reste très proche de celle des grandes maisons de l’Histoire européenne et confère une dimension plus mature à l’intrigue.

Alors que les fans de la première heure retiennent leur souffle en attendant la conclusion de A Song of Ice and Fire, George R. R. Martin est encore loin d’avoir vu le bout du tunnel de ce qui restera son magnum opus. Avec des décennies d’écriture derrière lui, Martin écrit des livres difficiles à poser une fois dans les mains du lecteur. Tout ce qu’on peut lui souhaiter, c’est de compléter son oeuvre principale afin de pouvoir passer à l’écriture de toutes les autres histoires qu’il a déjà hâte d’écrire dans le futur.

Par Florent, le

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