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Seul 4,3 % de la population mondiale n’est pas malade

À l’heure des avancées médicales et scientifiques, les maladies et handicaps ne cessent de croître à travers le monde. D’après une étude globale lancée par la fondation Bill & Melinda Gates, même si la mortalité a tendance à baisser, le nombre d’années vécues avec une maladie augmente pour beaucoup de personnes. Ce qui n’est pas une bonne nouvelle. DGS vous expose les tenants et les aboutissants de cette étude.

Bill et Melinda Gates
Bill et Melinda Gates

L’étude internationale financée par la fondation de Bill & Melinda Gates donne un tableau exhaustif des maladies dans l’espèce homo sapiens et leurs évolutions de 1990 à 2013. Elle a été menée dans 188 pays et 301 maladies, atteintes physiques et 2337 séquelles y sont inventoriées. Elle comprend des maladies comme l’acné, les caries ou le syndrome prémenstruel jusqu’aux pathologies cardiaques et au cancer. Elle tient compte du pays, de l’année, de l’âge et du sexe. Les sources sont au nombre de 35 620 et comptent les hôpitaux, les ministères de Santé, les organisations internationales, etc.

Les résultats de cette « étude globale du fardeau de la maladie » (Global Burden of Disease study, 2013) ont été publiés dans la revue The Lancet. Grâce à des modèles statistiques et épidémiologiques, un criblage dans tous les pays et une extrapolation des résultats aux 7 milliards d’êtres humains ont été effectués. Ils apportent l’effroyable conclusion que 95,7 % des hommes sont victimes d’une maladie aigüe ou chronique, d’une blessure, lésion ou d’un dommage physique.

Un docteur pratique des soins dentaires sur une petite fille
Un docteur pratique des soins dentaires sur une petite fille

Avec, en 2013, plus de 2 milliards de cas d’infections respiratoires et d’épisodes de maladies diarrhéiques, il y a une prédominance des maladies infectieuses et des blessures à court terme. Il faut cependant noter l’exception des douleurs dentaires dues aux caries qui ont touché 200 millions de personnes en 2013.

LE NOMBRE D’ANNÉES VÉCUES AVEC UNE MALADIE A AUGMENTÉ ENTRE 1990 ET 2013, AUTANT CHEZ LES HOMMES QUE CHEZ LES FEMMES

À l’inverse, les séquelles chroniques sont dues à des maladies non infectieuses, avec une prévalence des caries permanentes asymptomatiques et des céphalées touchant respectivement 2,4 et 1,6 milliards de personnes. Les anémies, pertes auditives ou herpès génital touchent plus de 10 % de la population. D’après les conclusions de l’étude, les principales causes d’invalidité sociales et professionnelles sont le mal de de dos, les douleurs au cou, la dépression majeure, la migraine, le diabète et les désordres de l’anxiété.

Le nombre d’années vécues avec une maladie augmente pour les deux sexes entre 1990 et 2013. Cette augmentation est principalement due aux troubles musculo-squeletteux, mentaux, neurologiques et troubles d’utilisation de substances ainsi qu’aux maladies respiratoires chroniques. Cependant, cette observation dépend de la localisation, en Afrique subsaharienne, cette augmentation est due de façon importante au VIH/SIDA.

Une enfant et sa mère dans un centre médical
Une enfant et sa mère dans un centre médical

Il y a une relation évidente entre l’âge et la maladie. En effet, 64 % des enfants âgées de moins de 5 ans ont un problème de santé, contres 99,98 % des personnes âgées de plus de 80 ans (dont deux tiers cumulent 9 maladies !). Le vieillissement de la population amène à une augmentation substantielle du nombre d’individus ayant des séquelles de maladies et de blessures.

L’AUGMENTATION DE L’ESPÉRANCE DE VIE EST ÉGALEMENT LIÉE À CETTE TENDANCE

La mortalité baisse plus facilement que le nombre d’années vécues avec une maladie. L’espérance de vie en bonne santé a tendance à stagner malgré les progrès médicaux, ce que les chercheurs expliquent par la croissance de la population mondiale et son vieillissement. Les efforts de santé publique se sont focalisés sur la réduction de la mortalité, mais à cause du vieillissement de la population, il faut aussi compter avec les douleurs et handicaps.

Globalement, en 2013, seul 4,3 % de la population ne portait pas le fardeau d’une maladie ou d’une séquelle d’une blessure, ce qui témoigne d’une augmentation de 0,1% par rapport à 1990. La notion de santé absolue, le fait de n’avoir aucune maladie d’aucune sorte, biologique, physiologique, physique ou mentale, est donc statistiquement extrêmement rare. La maladie va pratiquement de pair avec la vie. Mais cette légère augmentation du nombre de personnes vivant sans maladie peut être une source d’espoir. Cependant, les systèmes de santé et économiques ne sont pas prêts pour faire face à ce changement, d’après les commentaires de Rifat Atun de l’Université américaine de Harvard.

Par Anaïs Devouge, le

Source: Science et Vie

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