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Des muscles vocaux que l’on pensait uniquement humains sont aussi présents chez les grands singes

Le bonobo est une des espèces les plus étroitement liées à l’homme. Elle pourrait d’ailleurs l’être encore plus que prévu comme le révèle ce chercheur qui a découvert sept muscles normalement liés à notre communication vocale, faciale et notre bipède chez certaines espèces de grands singes.

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Rui Diego s’indigne dans un papier du 26 avril 2018 dans la revue Frontiers in Ecologie and Evolution. En effet, ce chercheur travaillant à l’université d’Howard aux États-Unis affirme que nos connaissances sur l’évolution de la communication faciale humaine, la bipédie, l’utilisation d’outils ou le langage ne sont possibles que si on connaît bien l’anatomie de nos proches cousins.

Or, la seule étude à s’être intéressée à l’anatomie des muscles du bonobo date de 1952. De quoi déjà laisser perplexe le scientifique, mais en plus cette étude était basée sur la dissection d’un seul spécimen et tous les muscles n’avaient pas été étudiés dans les détails.

Rui Diego décide alors de prendre les choses en main et d’étudier des muscles que l’on a souvent pensé propres à l’humain chez les grands singes. Ces muscles étaient ceux que l’on pense propres à notre bipédie, c’est-à-dire notre propension à utiliser des outils, notre langage ou notre communication faciale. Parmi eux, le muscle du visage impliqué dans le sourire, le muscle de la main qui nous permet de créer et d’utiliser des outils ou encore le muscle du larynx.

DES MUSCLES HUMAINS PRÉSENTS CHEZ LES SINGES

Après avoir effectué des dissections sur d’autres bonobos (morts de causes naturelles), le chercheur s’est aperçu que certains de ces muscles que nous croyons si propres aux humains existent en réalité chez d’autres grands singes. Certaines fois, ces muscles sont exactement identiques aux nôtres, d’autres fois ils y ressemblent fortement. Le chercheur constate également que ces muscles ne sont pas présents chez tous les individus d’une même espèce.

« De même, nos récentes dissections et comparaisons montrent que le muscle du larynx arytenoideus obliquus, pendant trop longtemps considéré comme une caractéristique uniquement humaine et reliée à l’évolution de notre langage, est présent chez certains chimpanzés (pas chez les bonobos, pour le moment) et gorilles » affirme t-il.
La mission des chercheurs est désormais de découvrir la fonction de ces muscles chez les singes et aussi pourquoi ils ne sont présents que chez certains spécimens.

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