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Ces recherches archéologiques révèleraient que les Perses reconnaissaient 3 genres il y a 3 000 ans

L’humanité reconnaît 2 genres bien distincts: le masculin et le féminin. Mais il pourrait en reconnaître d’autres, et ce depuis des temps reculés. C’est ce que tente de démontrer une étude encore non-publiée menée sur la civilisation perse et qui reconnaîtrait l’existence d’au moins 3 genres.

 

3 GENRES ET PLUS

Megan Cifarelli, professeure au Manhattanville College, a mené une enquête sur ce qui pourrait être un témoignage passé de la reconnaissance de genres supplémentaires au sein de la civilisation perse. Dans le cadre de son étude, elle a analysé le contenu retrouvé dans les tombes de la ville d’Hasanlu, située au nord-ouest de l’Iran. La ville en question a été abandonnée par les Perses il y plus de 2 800 ans suite aux passages répétées d’armées ennemies.

Les tombes mises au jour avaient des caractéristiques qui laissent penser, selon Megan Cifarelli, que les Perses reconnaissaient au moins 3 genres. Dans les tombes, en plus des corps, les chercheurs ont découvert des objets tantôt masculins, tantôt féminins, qui ont donné des informations sur ceux qu’elles renfermaient. Or dans 20% des tombes, un mélange d’objets des 2 genres ont été trouvés.

Ces objets témoigneraient d’une personnalité n’étant pas affilié au genre masculin ou féminin car les deux types sont présents : cela pourrait correspondre à un homme se voyant comme une femme et inversement. Cette découverte a mené Megan Cifarelli à deux hypothèses : les habitants de Hasanlu croyaient en un troisième sexe ou ils considéraient le sexe comme un spectre plutôt qu’une dichotomie rigide.

 

 

LE GENRE, THÈME QUI FAIT DÉBAT

Cette étude voit le jour alors que dans de nombreux pays, la question du genre est un sujet de discorde. Que l’on se considère d’un genre différent de celui assigné à la naissance ou qu’il soit davantage que 2, ce thème est devenu un sujet de société qui dérange.

L’administration Trump en est un exemple avec des cas d’exclusions de transgenres de l’armée ou des interdictions de changements de sexe découverts dans des archives publiques.

La question de transgenre est souvent dépeinte comme un phénomène récent encouragé par des valeurs post-modernes, mais cette étude pourrait démontrer, si elle est validée, que cette identité était là dans les premiers temps de l’Humanité.

© Wikimédia / Arad

 

UN TEXTE QUI POURRAIT ÊTRE COMPLÉTÉ ?

Pour l’instant, l’étude de Megan Cifarelli n’est pas encore publiée mais a déjà été présentée dans le cadre de plusieurs conférences sur l’archéologie. Si un bol d’or représentant une personne barbu à l’allure féminine retrouvé dans l’une des tombes semble appuyer la théorie de la spécialiste, elle espère pouvoir rajouter des réponses provenant d’autres experts.

Megan Cifarelli a d’ailleurs reçu des réponses et compléments d’informations appuyant sa théorie. Dans les cultures amérindiennes qui reconnaissent plus de deux sexes, certaines personnes étaient bispirituelles à l’image de ce qui est présenté dans le film « Two Spirits ». Certaines cultures du Moyen-Orient comme l’Inde ont également fait un pas dans cette reconnaissance avec un troisième genre officiel.

Malgré son étude, elle ne remet pas en question le point de vue des autres cultures sur le genre mais cherche à faire évoluer les recherches archéologiques en particulier la détermination du genre d’un corps quand des os manquent. « Les gens pensent que je dois être une militante radicale qui pousse la politique identitaire contemporaine dans le passé, mais j’essaie en fait d’alléger le poids de la politique identitaire du XIXe siècle. »

Commons Wikipedia

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