La plupart des jeux vidéo auxquels nous jouons sont particulièrement riches, que ce soient par leurs graphismes détaillés, leurs scénarios ultra-denses ou encore leurs gameplay particulièrement complexes. Seulement, hier comme aujourd’hui, des jeux ont volontairement fait le choix d’être minimalistes à tous les niveaux, ce qui ne les rend pas moins prenants, poétiques et émouvants. Découvrez sans plus attendre sept de ces jeux qui nous ont justement marqués par leur simplicité épurée.
To the Moon
À une époque où certains affirment que l’émotion dans les jeux vidéo passent par des graphismes hyper-réalistes (comme, pour ne citer que lui, David Cage), certaines productions parviennent, avec un aspect visuel tout simple, à nous emmener faire des montagnes russes émotionnelles. C’est le cas de To the Moon, un jeu tout simple rappelant des RPG à l’ancienne, sorti sur PC en 2011 et dans lequel vous interprétez un homme auquel on propose de revivre sa vie depuis le début.
Another World
Sorti initialement sur Amiga en 1991, le jeu d’Eric Chahi a marqué les esprits avec son univers visuel épurée et son gameplay affuté. Ce qui continue de nous marquer aujourd’hui d’ailleurs c’est le point auquel l’apparente simplicité du jeu fait sa force : avec sa mise en scène simple et efficace et ses graphismes acérés, Another World va à l’essentiel pour nous emmener à la conquête d’un monde inconnu, dangereux et mystérieux sans jamais nous noyer sous l’information.
Thomas Was Alone
Thomas Was Alone est un jeu indépendant qui a reçu beaucoup de louanges (méritées) à sa sortie en 2012. Outre son level-design particulièrement soigné et jouissif, Thomas Was Alone a surtout pour gros point fort d’être une histoire d’amitié touchante entre des personnages représentés par … des cubes. Or contrairement aux apparences, les petits cubes de Thomas Was Alone sont particulièrement attachants grâce à la qualité d’écriture du scénario. Un jeu qui ne paie pas de mine mais qui vaut son pesant d’or.
Night Driver
Night Driver, dans sa version arcade sortie en 1976 est, même si on peut douter que ce fut jamais l’intention de ces concepteurs à la base, une véritable perle d’onirisme. Le principe est simple : on roule en pleine nuit à toute vitesse sur une route symbolisée par de simples points lumineux. Hypnotique, Night Driver (on parle toujours de la magnifique version arcade et pas de la version Atari 2600 nettement moins jolie) est vraiment prenant et vous emmène pour une virée étourdissante sur des routes de nuit au volant d’une voiture de sport.
Flower
Flower n’a ni scénario, ni interphase, ni commandes hormis la fonction sixaxis de la manette PS3 (fonction qui, autrement, ne sert pour ainsi dire jamais). Pourtant, le jeu onirique de ThatGameCompany sorti en 2009 parvient à nous transporter, en nous emmenant de fleurs en fleurs au fil de douces musiques, de prairies apaisantes en paysages plus moroses pour mieux se finir en un bouquet final en forme d’apothéose.
Ico
Sorti en 2001 sur Play Station 2, Ico est un monument de poésie qui a su faire forte impression (et continue de le faire) au milieu de jeux toujours plus riches en informations textuelles. On y suit les aventures de Ico, un petit garçon né avec des cornes et abandonné dans un château en ruine par les gens de son villages. Là, il rencontre Yerda, une jeune fille lumineuse dans tous les sens du terme et poursuivie par des ombres, et même s’ils ne parviennent pas à communiquer ensembles, ils vont tout tenter pour s’échapper. Tour à tour stressant, oppressant et poétique, Ico est un jeu qui parvient à être très prenant avec peu de moyens et ça, c’est un tour de force.
Journey
https://www.youtube.com/watch?v=_mF8KkDiIdk
Encore un jeu ThatGameCompany, toujours sorti sur Play Station 3, en 2012 quant à lui. Dans Journey, le joueur interprète un mystérieux personnage encapuchonné se réveillant dans un désert jonché de ruines avec pour seul point à l’horizon une montagne lumineuse. En général, s’il ne croise pas une autre silhouette anonyme sur son chemin, le joueur est laissé seul avec l’immensité du désert et des ruines qu’il traverse, invité à comprendre ce qui est arrivé au monde qu’il arpente du peu qu’il voit, le tout jusqu’à un final d’une beauté à tomber. Enchanteur et mélancolique, Journey est une expérience ludique accessible à tous servie par une direction artistique à tomber et une bande-originale magnifique. Bref, pas besoin d’un scénario hyper-dense, de graphisme hyper-réalisme et d’un gameplay surchargé pour emmener très loin.
En (re)découvrant ces jeux on a plus qu’une envie, c’est d’y rejouer encore et encore pour nous laisser happer par leur ambiance si réussie. Enfin, dans notre cas, il va falloir s’abstenir si on ne veut pas que notre aptitude au travail ne s’en ressente (trop) 😛 En tout cas, même si leur rareté participe aussi à leur charme, on aimerait bien que ces jeux soient un peu plus nombreux. Et vous, préférez-vous nos bons vieux jeux croulants sous l’information visuelle, textuelle et ludique, ou alors ces petits bijoux de simplicité ?
Par Romain Berthommier, le