Une comète interstellaire qui crache de l’eau comme une lance à incendie, loin du Soleil : un véritable choc pour les astronomes. Et si l’eau à l’origine de la vie sur Terre venait d’ailleurs ? La comète 3I/ATLAS, découverte en 2025, bouleverse nos certitudes avec une activité aquatique intense bien avant son approche du Soleil.

Une activité aqueuse précoce qui bouleverse les règles connues des comètes
Imaginez. Une comète, à plus de 430 millions de kilomètres du Soleil, commence à projeter 40 kilos d’eau par seconde. C’est justement ce qu’a observé une équipe de chercheurs avec 3I/ATLAS, la troisième comète interstellaire jamais détectée. Contrairement aux comètes du Système solaire, qui attendent d’être plus proches du Soleil pour sublimer, celle-ci libère de l’eau très tôt. Ainsi, une activité aussi intense, aussi éloignée, remet en question tous les modèles établis.
Mais alors, comment est-ce possible ? L’explication avancée repose sur des grains de glace libérés en surface. En effet, ces grains, réchauffés par la lumière solaire, même à grande distance, provoqueraient la sublimation. C’est rare. D’ailleurs, ce phénomène n’a été observé que chez quelques comètes particulières.
Un objet vieux de 7 milliards d’années qui traverse notre Système solaire à toute vitesse
Découverte le 1er juillet 2025, 3I/ATLAS est exceptionnelle. En effet, elle serait à la fois la plus grande comète interstellaire jamais repérée (jusqu’à 5,6 km de diamètre) et la plus ancienne : plus de 7 milliards d’années. Cela fait 3 milliards d’années de plus que notre Système solaire.
Par ailleurs, elle file à 210 000 km/h. En un clin d’œil, elle traverse notre voisinage cosmique. Toutefois, elle ne restera visible que quelques mois. Bonne nouvelle : elle redevient observable après la mi-novembre. Voilà donc une opportunité rare à ne pas manquer.
Pourquoi cette comète change notre façon de penser l’eau et la vie dans l’Univers
L’eau, c’est l’ingrédient clé de la vie. Or, détecter son évaporation grâce à l’hydroxyle (OH) dans une comète venue d’un autre système stellaire, c’est comme recevoir une carte postale chimique d’un monde lointain. Autrement dit, cela montre que les composants essentiels à la vie existent ailleurs.
De plus, ce n’est pas une première. Chaque comète interstellaire nous réserve une surprise. Par exemple, Oumuamua était sèche. Borisov, quant à elle, était riche en monoxyde de carbone. Et ATLAS, elle, parle en eau. Ainsi, à chaque fois, c’est une réécriture complète de nos hypothèses sur la formation des systèmes planétaires.
Une fenêtre d’observation rare pour percer les secrets de la formation planétaire
Mais attention. 3I/ATLAS ne reste pas longtemps à portée de nos instruments. Fort heureusement, sa première apparition a permis d’utiliser le télescope spatial Neil Gehrels Swift. En effet, cet outil capte les longueurs d’onde ultraviolettes, normalement bloquées par l’atmosphère terrestre. Ainsi, il a pu mesurer l’activité aquatique de la comète dès les premières semaines.
Comprendre comment une comète aussi ancienne conserve de l’eau à une telle distance du Soleil pourrait, en fin de compte, nous révéler un modèle universel de la distribution de l’eau dans la galaxie. Les chercheurs sont prêts. Et ils attendent désormais son retour pour reprendre l’observation.
Par Eric Rafidiarimanana, le