La société américaine CO2Rail a récemment détaillé son concept de wagons écologiques. Pouvant être fixés aux trains existants, ceux-ci récupèrent l’énergie dégagée par le freinage pour alimenter les dispositifs de collecte de dioxyde de carbone qu’ils embarquent.
Des usines de captage de CO2 mobiles
Les systèmes de captage direct du CO2 dans l’air gagnent du terrain en tant qu’arme potentielle contre le changement climatique. Cependant, la plupart de ces installations prennent beaucoup de place et ont tendance à s’appuyer sur des sources d’énergie renouvelables telles que l’énergie solaire ou hydrothermique pour alimenter les systèmes de ventilation et de filtrage permettant de capturer ce gaz à effet de serre.
Décrite dans la revue Joule, l’approche de CO2Rail s’avère bien différente : ses wagons sont spécialement conçus pour récupérer l’énergie générée par le freinage des trains auxquels ils sont fixés afin de recharger les batteries qu’ils embarquent, et le flux d’air généré par leur mouvement utilisé pour remplacer les ventilateurs. Ce dernier est dirigé vers une grande chambre cylindrique de collecte du CO2, où un processus chimique le sépare et le stocke dans un réservoir. L’air décarboné est ensuite évacué depuis l’arrière de la voiture.
Selon les chercheurs, chaque manœuvre de freinage complet d’un train génère suffisamment d’énergie (actuellement simplement dissipée sous forme de chaleur) pour alimenter 20 foyers pendant 24 heures. Ne se contentant pas d’utiliser cette source durable pour capturer des quantités significatives de CO2, leur technologie tirera également parti des nombreuses synergies qu’offrira son intégration au sein du réseau ferroviaire mondial.
« Elle a le potentiel d’atteindre une productivité annuelle de 0,45 gigatonne d’ici 2030, 2,9 gigatonnes d’ici 2050 et 7,8 gigatonnes d’ici 2075 », souligne Peter Styring, chercheur à l’université de Sheffield et co-auteur de l’étude. « À court terme, chaque wagon capturerait environ 3 000 tonnes de CO2 par an. »
Un coût inférieur à 50 euros par tonne de carbone éliminé
Si parvenir à capturer le dioxyde de carbone à l’échelle de la gigatonne constitue l’un des principaux objectifs des infrastructures de captage à grande échelle, le coût d’un telle opération est évidemment crucial.
Alors que la société Climeworks, construisant actuellement en Islande la plus grande infrastructure de séquestration directe du CO2 au monde (environ 36 000 tonnes chaque année), l’évalue à environ 100 euros par tonne de carbone éliminé, l’approche innovante de CO2Rail le ferait chuter à moins de 50 euros.
« Avec un tel potentiel, CO2Rail a toutes les cartes en main pour devenir prochainement le premier fournisseur mondial de systèmes de captage direct du carbone dans l’air à l’échelle de la mégatonne et de la gigatonne », estime Geoffrey Ozin, professeur à l’univerité de Toronto et co-auteur de l’étude.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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