Si les chercheurs soupçonnaient depuis longtemps que la vitamine D pouvait aider à réduire le risque de développer une maladie auto-immune, une étude américaine a récemment apporté la première preuve d’un tel lien de causalité.
Près de 26 000 sujets suivis pendant cinq ans
Dans le cadre de travaux publiés dans le British Medical Journal, Karen Costenbader et ses collègues du Brigham and Women’s Hospital de Boston ont étudié les effets de la vitamine D chez près de 26 000 sujets de 50 ans ou plus, répartis aléatoirement dans deux groupes ayant reçu des suppléments de vitamine D ou un placebo. L’équipe a suivi les participants pendant environ cinq ans pour mesurer le développement de maladies auto-immunes, notamment la polyarthrite rhumatoïde, les maladies thyroïdiennes auto-immunes et le psoriasis.
« Des études animales avaient montré que la vitamine D se révélait bénéfique pour le système immunitaire, mais c’est la première fois que nous démontrons qu’elle peut prévenir les affections auto-immunes chez l’Homme », souligne Costenbader. « Ce qui est formidable avec les essais randomisés, c’est qu’ils répondent vraiment à la question de la causalité. »
L’étude a révélé qu’une dose de 2 000 unités internationales (UI) de vitamine D par jour réduisait le risque de développer une maladie auto-immune de 22 % par rapport au placebo. Soit une dose cinq fois supérieure à celle recommandée par la plupart des organismes de santé (400 UI).
Bien que l’on ignore exactement comment la vitamine D prévient les maladies auto-immunes, on sait qu’elle est transformée dans l’organisme pour produire une forme active qui peut modifier le comportement des cellules immunitaires. « Il y a des tonnes de mécanismes potentiels », estiment les auteurs de l’étude. « Il se pourrait que la vitamine D aide le système immunitaire à faire la distinction entre le tissu corporel normal et les microbes pathogènes, ou qu’elle contribue à diminuer les réponses inflammatoires. »
« Il est indispensable d’en discuter préalablement avec votre médecin »
Costenbader conseille désormais à ses patients de prendre 2 000 UI de vitamine D par jour, s’ils ont l’âge requis et si cela ne présente aucun danger pour leur santé. « Il est indispensable d’en discuter préalablement avec votre médecin, afin de s’assurer qu’il n’y ait pas d’interactions néfastes », souligne-t-elle.
Son équipe poursuit actuellement l’essai afin de déterminer précisément combien de temps les bénéfices perdurent et espère en démarrer un nouveau afin d’explorer les effets d’une telle supplémentation en vitamine D chez des sujets plus jeunes.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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