Publiée le 2 octobre 2018, une étude menée par des scientifiques de l’université de Harvard a démontré que même à l’âge adulte, notre ADN peut contenir des traces de violences subies durant l’enfance. Pire encore, les conséquences de ces violences peuvent se transmettre de génération en génération.
Une période cruciale
La petite enfance et l’adolescence, sont des périodes cruciales à la croissance d’une personne. Qu’il se soit chamaillé dans la cours de récréation, ou bien que ses parents l’aient sermonné à cause d’une bêtise, l’enfant gardera toute trace de lutte à vie.
Nombreuses peuvent être les séquelles infligées au corps humain. Qu’elles soient physiques ou psychologiques, ces séquelles peuvent avoir un impact néfaste, et ce, même au bout de plusieurs décennies. Et là ne s’arrête pas le désastre, les descendants des victimes peuvent elles aussi être touchées, même si elles n’ont pas vécu de violences. C’est en tout cas ce qu’a démontré une étude de l’université de Harvard parue dans la revue Nature.
Traces de violences dans l’ADN
Pour en venir à ces résultats, les chercheurs ont tout d’abord étudié les animaux. Ainsi, ils ont démontré que certains spécimens pouvaient être stressés et développer des troubles du comportement s’ils ont été maltraités lorsqu’ils étaient jeunes, mais également si cela est arrivé à leurs « ancêtres ».
« Chez la souris, l’exposition à l’instabilité sociale au début de la vie conduit à une anxiété et à des interactions sociales défectueuses, comportements qui se transmettent à trois générations de descendants par la ligne paternelle », explique l’étude. Les scientifiques se se sont ensuite penchés sur le cas de l’Homme. Ils ont découvert que les facteurs environnementaux de la petite enfance (notamment dus au stress) peuvent affecter l’ADN dans les spermatozoïdes, et par conséquent, être transmis de génération en génération.
Pour ce faire, ils ont étudié le sperme de 34 hommes : sur 22 d’entre eux, ils ont constaté la présence de marqueurs chimiques dans l’ADN. Ils avaient tous été victimes de violence dans leur enfance, qu’elle soit physique, sexuelle ou psychologique.
Cette étude déterminante est donc un point de départ pour des recherches plus profondes sur le sujet et pourrait, à l’avenir, servir pour les enquêtes judiciaires.
Par Florian Leleu, le
Source: RTL
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