Cette étude le démontre : une jeunesse moins touchée par les châtiments corporels sera à l’avenir beaucoup moins sujette à la violence.
Des différences importantes
En effet, c’est l’observation faite par des chercheurs qui ont mené une large étude sur les violences entre jeunes adolescents. Publiée dans le BMJ Open, l’étude se base sur les rapports d’incidents corporels (bagarres) entre jeunes garçons et jeunes filles à l’école. Un peu plus de 400 000 adolescents ont été observés dans pas moins de 88 pays différents. Les chercheurs ont regroupé ces pays en trois catégories : pays avec un bannissement total des châtiments corporels, pays avec un bannissement partiel et pays avec aucun bannissement de châtiments corporels.
Le constat est sans appel, par rapport aux pays où aucune restriction n’est imposée, on note une diminution de violence de près de 69 % chez les jeunes hommes dans les pays où les fessées et autres châtiments sont interdits. Même constat pour les jeunes filles, où nous avons une diminution de près de 42 %.
Causes multiples
Bien que les chercheurs soutiennent l’hypothèse que les pays qui ont prohibé totalement les châtiments corporels infantiles aient une jeunesse beaucoup moins violente en comparaison avec les pays qui ont partiellement ou pas du tout interdit les violences infantiles, reconnaissent en revanche que, compte tenu de la manière dont les recherches ont été menées, il est difficile d’affirmer à 100 % si ce sont ces interdictions qui ont mené à un comportement moins violent. On peut notamment aborder la question de l’environnement dans lequel l’enfant grandit (entourage, fréquentation, hobbys…).
Notons que la France ne fait pas partie des pays ciblés par l’étude, la question de la violence infantile, notamment de la fessée, est un sujet ouvert et souvent débattu publiquement. La ministre de la santé, Agnès Buzyn s’est engagée à soutenir l’interdiction des châtiments corporels. Début 2018, des parlementaires ont déposé une proposition de loi pour faire inscrire dans le code civil le droit des enfants à une éducation dite « sans violence ».
Par Béchir Ben Ali, le
Source: Slate.fr
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