
En 2025, l’annonce a secoué la communauté scientifique : une équipe internationale a affirmé avoir trouvé un indice sérieux de vie sur K2-18b, une planète située à 124 années-lumière.
Les chercheurs disent avoir détecté dans son atmosphère du sulfure de diméthyle (DMS), une molécule produite uniquement par des organismes vivants sur Terre. Pourtant, un mois plus tard, l’enthousiasme retombe. Trois obstacles majeurs empêchent encore de parler de découverte historique.
Un signal chimique trop faible pour confirmer la présence de vie sur K2-18b
Les données viennent du télescope spatial James-Webb. En principe, analyser la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète permet d’identifier des signatures chimiques précises. Ici, le signal du DMS reste faible et suscite des critiques.
En 2023, l’équipe de l’astrophysicien Nikku Madhusudhan évoquait déjà cette molécule, ainsi que du dioxyde de carbone (CO₂) et du méthane.
Cependant, plusieurs équipes ont repris les données. Certaines y voient un bruit statistique. D’autres estiment que l’étude n’a pas considéré toutes les molécules possibles. D’autres encore jugent le CO₂ et le méthane bien détectés, mais pas le DMS.
En clair, il faut plus d’observations précises pour confirmer. De nouvelles mesures du James-Webb sont attendues.
Déterminer si le DMS provient bien d’une activité biologique reste un défi scientifique
Même si la détection se confirme, un autre problème reste entier : savoir si le DMS vient bien de la vie. Sur Terre, cette molécule provient du phytoplancton et d’autres microbes marins. Mais, ailleurs, un processus chimique encore inconnu pourrait la produire.
Le cas du méthane sur Mars illustre cette difficulté. Ce gaz apparaît régulièrement depuis vingt ans. Certains y voient la trace de bactéries. D’autres penchent pour une réaction chimique naturelle. Ainsi, même une détection nette de DMS ne suffirait pas à conclure à la présence de vie sur K2-18b.
Pourquoi la vapeur d’eau détectée ne garantit pas un environnement réellement habitable
Découverte en 2015, K2-18b se trouve dans la zone habitable de son étoile. En 2019, deux études y ont détecté de la vapeur d’eau dans l’atmosphère. C’est encourageant, car l’eau est essentielle à la vie.
Cependant, la vapeur ne signifie pas qu’il y ait des océans. Oliver Shorttle, chimiste planétaire à l’université de Cambridge, explique que la surface pourrait être trop chaude pour garder de l’eau liquide. Sans cette ressource stable, la vie devient peu probable.
En résumé, K2-18b reste une candidate fascinante dans la recherche de vie extraterrestre. Mais pour l’instant, rien ne prouve qu’elle en abrite. Les futures observations du James-Webb diront si cette annonce était une révolution… ou une fausse alerte.