
En examinant des roches du désert de Namibie, des scientifiques ont identifié des structures intrigantes, laissées par d’obscures et minuscules formes de vie il y a (très) longtemps.
Organismes endolithiques
Semblables à de minuscules tunnels, ces sillons mesurent environ un demi-millimètre de large et jusqu’à 3 centimètres de long. Initialement identifiés il y a une quinzaine d’années par Cees Passchier, de l’université de Mayence, ils présentent d’étroites similitudes avec les structures observées dans les marbres et calcaires provenant d’Arabie saoudite et d’Oman.
Les micro-organismes (archées, bactéries, cyanobactéries, microchampignons…) prospérant au sein des roches sont appelés endolithes. Ils sont régulièrement observés dans les environnements extrêmes : des algues endolithiques ont été identifiées dans les roches antarctiques et les calcaires des déserts brûlants d’Israël et de Californie.
En approfondissant leurs recherches, les scientifiques ont identifié des traces de matériel organique indiquant que ces cavités résultaient de l’activité de telles formes de vie, plutôt que des processus géologiques.
"In the desert areas of Namibia, Oman, & Saudi Arabia, research has revealed unusual structures that are probably due to the activity of an unknown microbiological life form. Tiny tubes that run through the rock, were discovered in marble & limestone".https://t.co/4ke983yQvx
— Rasha kamel (@rashakmahmoud) March 20, 2025
À l’intérieur des micro-tunnels namibiens, l’équipe a identifié la présence de carbonate de calcium poudreux, vestige caractéristique du festin de micro-organismes endolithiques. Malheureusement, l’absence de matériel génétique n’a pas permis d’établir l’identité des coupables.
Un climat plus chaud
Selon l’équipe, dont les travaux sont publiés dans le Geomicrobiology Journal, ces structures ont été creusées il y a plus d’un million d’années, une époque où le climat de la région se révélait nettement plus humide.
« Nous ignorons s’il s’agit d’une forme de vie éteinte ou subsistant encore quelque part », explique Passchier, ajoutant qu’il pourrait s’agir d’une espèce nouvelle pour la science.
L’identification de ces minuscules architectes pourrait avoir d’importantes implications pour notre compréhension du cycle global du carbone : ils pourraient avoir ou continuer à jouer un rôle jusqu’alors inconnu dans la décomposition des minéraux carbonatés, influençant ainsi le stockage et la libération de cet élément au sein des écosystèmes terrestres.
L’an passé, des chercheurs avaient découvert une biosphère vieille de 19 000 ans sous le désert d’Atacama.