Les baleines canadiennes ont remporté une bataille titanesque contre l’Homme ! Un important projet pétrolier dans le fleuve Saint-Laurent a été suspendu après que le statut du béluga soit passé de « menacé » à « espèce en voie de disparition ». DGS revient avec vous sur cette victoire pour l’environnement.
Cette décision entérinée par un comité environnemental a contraint l’entreprise Transcanada à suspendre son projet pétrolier prévu dans une zone de reproduction du béluga. La société avait été autorisée par le gouvernement canadien à conduire des sondages sismiques et des forages au large de Cacouna afin de trouver l’emplacement idéal pour accueillir le terminal pour un oléoduc au débit prévu de 1,1 million de barils par jour. Le projet d’oléoduc devait relier Edmonton à l’embouchure du fleuve Saint-Laurent, au Québec.
La polémique qui agitait le Canada devrait donc prendre fin. Le nombre de bélugas dans l’estuaire Saint-Laurent, qui était jadis de 10 000, a en effet chuté à moins d’un millier d’individus. « La colonie fait maintenant face à un risque de disparition considérablement plus élevé » que lors du précédent rapport la concernant, a annoncé lundi le Comité sur la situation des espèces en péril du Canada (COSEPAC) qui remettait ce document au ministère de l’Environnement.
Il apparaît que, depuis plusieurs dizaines d’années, ces animaux sont exposés à divers produits chimiques nocifs, à des métaux lourds ainsi qu’à la pollution et au trafic maritime. Le bruit fait par les moteurs des bateaux pourrait en effet provoquer des dommages permanents aux oreilles des bélugas. « Il y a des signes préoccupants de déclins récents et de cas de mortalité inexpliquée chez de jeunes bélugas », ajoute le COSEPAC dans un communiqué.
« Nous avons décidé d’arrêter nos travaux à Cacouna pour prendre le temps d’analyser la recommandation du COSEPAC, d’évaluer ses impacts potentiels sur le projet Énergie Est, et pour réviser toutes les options viables pour l’avenir », écrit la compagnie dans un communiqué. La société canadienne souhaitait opérer d’ici 2018 dans cette bourgade québécoise, située à 430 km au nord-est de Montréal, un terminal pétrolier connecté au méga-oléoduc Énergie Est bâti pour l’occasion.
Il faut saluer la décision des autorités canadiennes de privilégier la survie d’espèces menacées aux intérêts pétroliers. A la rédaction, nous espérons que cette interdiction permettra à cette colonie de bélugas de se repeupler. Quant à vous, pensez-vous que l’on sera capable à l’avenir de faire passer la nature avant l’intérêt des grands groupes industriels ?
Par Nassim Rahmani, le
Source: Le Monde